Une conférence-débat sur «La musique autrement, ou la thérapie par la musique» a été animée vendredi matin à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par Dr Mouloud Ounnoughene, neuro-chirurgien, un passionné de la thérapie par la musique. Cette rencontre a été rehaussée par la présence et des interventions de spécialistes en musicothérapie. Il s'agit notamment de Véronique Behin-Carlier, une musicothérapeute française, présidente de l'association Jazz Bond, de Marc Behin, membre de cette association, un guitariste-compositeur de même nationalité, invités du Dr Ounnoughene, ainsi que d'un non moins doué du domaine, Salem Kerrouche, un ancien professeur d'enseignement musical, compositeur et arrangeur en la matière et chef d'orchestre à la Chaîne II de la Radio nationale. Dans son exposé, Dr Ounnoughene dira que la musique aide à surmonter les handicaps des enfants inadaptés mentaux dès leur précoce enfance, ainsi que ceux de tous les humains en général. Le conférencier et ses invités se sont succédé au micro pour décortiquer, avec des exemples divers d'écoute de musique, en schématisant les perceptions par les principales parties du cerveau humain, des notes musicales, selon qu'elles adoucissent ou calment l'esprit, le rendent joyeux, triste ou angoissé, suivant l'appréciation ou l'imprégnation que la musique imprime sur une personne donnée. Dr Ounnoughene ajoutera qu'il y a un psychologue qui est arrivé à la conclusion que «la pratique de la musique a un effet protecteur vis-à-vis des maladies neuro-dégénératives, comme l'Alzheimer. L'on a même constaté chez beaucoup de ces malades qu'ils gardent, en certaines parties de leur cerveau, des souvenirs musicaux, c'est dire que la musique est un très bon canal de communication». Selon lui, une psychologue américaine a publié ses expériences dans lesquelles l'on a constaté que 47% des enfants de 4 ans faisant de la musique 15 minutes par jour ont un quotient intellectuel (QI) plus important que celui de ceux qui ne pratiquent pas de la musique. Des débats ont été ouverts ensuite et ont vu intervenir, notamment, le cinéaste Ahmed Benaïssa, Tahar Khouas du CMPP d'Aït Oumalou, et d'autres encore, qui ont parlé de leurs expériences quant aux effets de la musique thérapeutique sur des enfants autistes. Ensuite, un mini-concert, conduit par Marc Behin, avec Salem Kerrouche et Véronique Behin-Carlier, en utilisant un instrument appelé «tampura» électronique, en usage de prédilection en Inde, a égayé l'assistance qui a suivi jusqu'à la fin cette intéressante rencontre.