L'Algérie recule de dix places par rapport au classement de l'année 2017, où elle occupait la 156e place, a révélé avant-hier le classement des pays où il est le plus facile de réaliser des affaires établi chaque automne par la Banque mondiale. Le classement annuel «Doing Business 2018» de la Banque mondiale sur la facilité à «faire des affaires» place l'Algérie à la 166e position parmi 190 pays, avec un score de 46,71 points sur 100. C'est un recul de dix places par rapport au classement de l'année 2017 où elle était classée à la 156e place, a révélé avant-hier le classement des pays où il est le plus facile de réaliser des affaires établi chaque automne par la Banque mondiale. Faute de réformes nécessaires, le climat des affaires continue de se détériorer alors que le pays traverse une grave crise financière depuis 2014, date de la chute drastique des prix du pétrole. Les indicateurs présentés et analysés dans la 15e édition du rapport Doing Business évaluent la réglementation des affaires et la protection des droits de propriété, ainsi que leurs effets sur les entreprises, plus particulièrement sur les petites et moyennes entreprises nationales. Dans le détail, il ressort que la vie d'un patron de PME algérien relève du parcours du combattant, puisqu'il doit suivre 12 procédures pour créer une entreprise et cela se fait en 20 jours. Ensuite, l'entrepreneur devra suivre 19 démarches et attendre 146 jours pour obtenir son permis de construire. Le raccordement à l'électricité nécessite quant à lui 5 procédures et 180 jours. Pour enregistrer son droit de propriété, le patron algérien doit suivre 10 procédures et cela prend 55 jours. Le taux d'imposition total (impôts et contributions) est de 65,6% des profits. En Algérie, un patron d'une PME doit effectuer 27 paiements en une année en matière de taxes, ce qui nécessite 265 jours. Le coût des formalités documentaires à l'exportation ressort en moyenne à 593 dollars. Quant au taux moyen de recouvrement en cas de faillite, il s'établit à 50,8 cents pour un dollar. S'agissant de la facilité à obtenir un crédit et de la protection des actionnaires minoritaires, l'Algérie occupe respectivement la 177e place et la 170e place. En Afrique du Nord, l'Algérie est largement distancée par ses voisins. Le Maroc, qui a perdu une place et figure désormais au 69e rang, confirme sa place de leader dans la région du Maghreb. Il est suivi, loin derrière, par la Tunisie (88e), l'Egypte (128e), la Mauritanie (150e), l'Algérie (166e) et la Libye (185e). Au niveau du classement général établi par le rapport Doing Business, la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Danemark continuent d'occuper les trois premières places du classement 2018 relatif à la facilité de faire des affaires. Le groupe de la Banque mondiale a fait savoir que le climat des affaires dans le monde a enregistré «une évolution essentielle» l'année dernière, avec 264 réformes menées par 119 pays pour attirer les investissements et renforcer la compétitivité. Les pays en développement ont été à l'origine de 206 réformes, soit 78% de tous les changements introduits dans le monde l'an dernier.