C'est une grande nouvelle !, s'enthousiasme-t-on à l'Agence nationale pour la conservation de la nature (ANN). La panthère, que l'on croyait disparue en Algérie depuis 1950, est toujours présente dans le pays... » Une mission d'investigation menée au printemps 2005 sous l'égide du Sahara Conservation Fund a permis de la localiser. « Nous cherchions, en fait, des traces de guépard, précise un scientifique. L'Américaine Laurie Marker, spécialiste mondiale du félin, nous accompagnait pour explorer 1300 km de pistes dans des zones où n'existe encore aucune donnée sur la faune. » Pour Farid Ighil Ahriz, directeur de l'Office du parc national du Hoggar, cela confirme que « de grandes découvertes restent à faire dans la région ». Les résultats tout récents des analyses ADN des excréments collectés lors de la mission permettent de distinguer trois groupes de guépards : un adulte et deux descendants, deux frères et deux sœurs, et sept individus sans lien familial. « Légèrement différents des guépards d'Afrique subsaharienne, ils possèdent un pelage plus clair pour mieux se fondre dans leur environnement désertique, et attendraient plutôt le crépuscule pour chasser », indique-t-on à l'ANN. Mais surtout, les résultats révèlent que des excréments relevés appartiennent de manière certaine à une Panthera pardus. Pour l'instant, personne ne sait à quoi ressemble la panthère du Hoggar. « Elle pourrait se rapprocher de la panthère du désert, à l'image de celle du Néguev, en Israël, à la robe crème et au corps massif », avance un spécialiste. Les enquêtes prévues auprès de la population locale au sujet du guépard, avec lequel la confusion est possible, devraient apporter plus d'indices. Fin novembre à Tamanrasset, lors d'une rencontre entre l'Observatoire du guépard en région d'Afrique du Nord (Ogran) et la Direction générale des forêts algériennes (DGF), un questionnaire a été mis au point. L'ANN à Alger devrait, quant à elle, se charger de l'élaboration d'un livret de présentation de l'animal. Une première étape préalable à un plan de protection de l'espèce, en voie d'extinction en Afrique du nord. « Le guépard est notamment pourchassé par les Touareg car il s'attaque aux cheptels de chameaux, explique-t-on à l'association. En Namibie, une solution a été trouvée grâce au chien de Turquie, érigé en gardien de troupeaux. Mais en Algérie, compte tenu de l'étendue des élevages, un tel type de surveillance est impossible… »