La Chine veut aider l'Algérie à développer le secteur des énergies renouvelables. C'est ce qui a été mis en exergue hier lors de l'audience accordée par Fatma Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, à Yang Yuanggu, ambassadeur de la République populaire de Chine à Alger. «Nous sommes parvenus à un consensus sur le développement de la coopération entre nos deux pays dans le domaine de la protection de l'environnement et des énergies renouvelables. L'environnement est un secteur extrêmement important pour la Chine et l'Algérie et nous avons beaucoup de choses à faire», a déclaré en substance l'ambassadeur de Chine. Concrètement, il s'agit d'échanges d'expériences, de formations et d'informations d'autant plus qu'il a été relevé qu'il y a «une importance de plus en plus grande accordée par les autorités algériennes, et la Chine est prête à entamer une coopération pour promouvoir le développement durable en Algérie». Il a invité la ministre à rencontrer son homologue chinois chargé des dossiers du changement climatique lors de la 23e Conférence des Nations unies sur le changement climatique à Bonn (Allemagne) pour discuter concrètement «d'une feuille de route en matière de coopération entre nos deux pays». Fatma Zohra Zerouati dira que l'Algérie «a des relations exceptionnelles avec la Chine, on a travaillé sur des dossiers comme la désertification, la gestion des déchets et la promotion des énergies renouvelables. Il y a lieu de réfléchir à une ville pilote en Algérie qui n'est pas liée au réseau. Il y aura une commission qui va travailler sur ce projet et les détails seront donnés au moment opportun». De nombreux textes ont été promulgués ; ils montrent que l'Algérie, disposant d'atouts naturels exceptionnels tels que l'ensoleillement pour l'énergie solaire (plus de 3500 heures par an), déploie de grands efforts pour calquer sa politique énergétique sur le reste du monde dans la transition énergétique annoncée. Un ministère dédié aux Energies renouvelables et à l'Environnement a été créé lors du dernier remaniement ministériel. L'enjeu est de faire passer la capacité de production électrique à partir des énergies renouvelables à 22 000 MW d'ici à 2030, soit 27% du bouquet énergétique, contre une contribution actuellement de l'ordre de 2%. L'énergie solaire photovoltaïque se taillera la part du lion, représentant 61,7% des projets commandés, suivie de l'énergie éolienne (22,7%), du solaire thermique (9%), de la biomasse (4,5%), de la cogénération (1,8%) et de la géothermie (0,07%). Des entreprises étrangères se positionnent sur ce nouveau marché des énergies renouvelables en Algérie. Les Chinois entendent mettre des moyens considérables. Le Japon essaye de signer des accords stratégiques avec certaines entreprises pour pouvoir être prêt à répondre à l'appel d'offres de 4050 MW, et en même temps pour développer d'autres projets. Et les Allemands sont en relation avec le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) accompagné par l'institut pétrologie allemand pour travailler sur les infrastructures dans le domaine de l'énergie solaire.