L'Algérie a clôturé l'exercice 2016 avec 5,466 milliards de dollars de stocks de la dette extérieure, lit-on dans l'édition 2018 des statistiques de la dette internationale qui vient d'être publiée par la Banque mondiale. Le rapport de l'institution de Bretton Woods fait état d'une stabilisation de la dette extérieure de l'Algérie autour de 5 milliards de dollars, soit environ 3% du produit intérieur brut (PIB). Le stock de la dette s'était établi à 5,2456 milliards de dollars en 2013, à 5,5213 milliards en 2014, à 4,6714 milliards en 2015 contre 5,4663 milliards de dollars en 2016. Avec une dette de près de 3% du PIB, la position financière extérieure globale reste légèrement confortable bien qu'elle se soit affaiblie durant les trois dernières années sous le coup du contre-choc pétrolier. Les déficits semblent s'enraciner tandis que les besoins en financement devraient augmenter à l'heure où les ressources se rétrécissent comme peau de chagrin. Les dettes à court terme, réputées pour être les plus problématiques au vu des échéances et des taux, se sont chiffrées à 1,986 milliard de dollars à fin 2016, alors que les dettes externes de long terme, elles, s'établissent à 1,870 milliard de dollars, lit-on dans l'édition 2018 des statistiques de la dette internationale publiée par la Banque mondiale. Le rapport souligne également que le montant de la dette publique garantie par l'Etat s'élève à 1,656 milliard de dollars à la fin du précédent exercice, tandis que les montants de la dette privée non garantie étaient de l'ordre de 214 millions de dollars. Bien qu'il s'agisse d'un faible niveau d'endettement extérieur, le débat reste entièrement posé sur les choix de financement mis en place par l'actuel gouvernement. Ce dernier a opté plutôt pour la planche à billets afin de couvrir la dette interne, les déficits du Trésor ainsi que les besoins en investissement, excluant obstinément tout débat sur l'endettement extérieur. Au-delà des statistiques fournies par la Banque mondiale sur la structure de la dette extérieure de l'Algérie, le pays a fait le choix, en 2016, de solliciter des créanciers étrangers multilatéraux, dont la Banque africaine de développement (BAD) auprès de laquelle il a obtenu un prêt d'appui budgétaire de 900 millions d'euros. Il s'agissait du premier prêt de la BAD à l'Algérie depuis 12 ans. Le pays avait également entamé des conciliabules avec des banques chinoises pour le financement de la nouvelle infrastructure portuaire de Cherchell (Tipasa). En 2005, l'Algérie a remboursé le reliquat de sa dette au FMI et payé par anticipation en 2006 son encours envers le groupe de créanciers du Club de Paris. Depuis cette date, la dette extérieure de l'Algérie est restée à des niveaux très bas, soit inférieure à 3% du PIB. La mauvaise gestion de la précédente dette extérieure a fait que les responsables politiques préfèrent jouer avec le feu de la planche à billets plutôt que de reprendre le chemin des créanciers étrangers. C'est un choix hautement politique. Pour le moment, l'encours de la dette extérieure reste faible et les niveaux des réserves de change plus ou moins appréciables, ce qui permet encore au gouvernement d'expérimenter la planche à billets en attendant que le ciel s'éclaircisse au-dessus du marché pétrolier mondial. Les calculs risquent de se révéler néanmoins faux étant donné que les prévisions tablent sur une forte volatilité des cours pétroliers durant les prochaines années.