Alors que les plus optimistes d'entre les observateurs lui prédisaient, tout au plus, un maintien confortable parmi les clubs de l'élite, le CS Constantine a jusqu'ici réussi à déjouer tous les pronostics, en continuant à mener le bal en Ligue 1, et en terrassant, avec l'art et la manière, les favoris du présent exercice. Tout comme le face-à-face avec l'ES Sétif à Hamlaoui, celui avec l'USM Alger au stade Omar Hamadi de Bologhine est considéré comme un match référence, tant les joueurs ont fait preuve de combativité et de réalisme, se permettant, pour la deuxième fois dans cette phase aller, une spectaculaire «remontada», ce qui dénote de l'état d'esprit particulier qui règne au sein du groupe, celui de champion en puissance. Si l'on devait imputer cette transformation à quelqu'un, c'est bien à l'entraîneur Abdelkader Amrani, à qui l'on doit déjà le sauvetage du club de la relégation la saison passée. En effet, connu pour préférer travailler sur le long terme, le technicien tlemcénien a décidé, une fois la prolongation de deux ans de son contrat entérinée, un remaniement en profondeur de l'équipe, ne gardant que douze joueurs, et renforçant tous les compartiments par des éléments confirmés, à l'image du gardien international Rahmani, des Sétifiens Aroussi et Lamri , du milieu de terrain burkinabé Ousmane Junior Sylla et d'autres moins en vue, comme l'avant-centre Mohamed Lamine Abid. Astreignant son effectif à une discipline de fer, n'hésitant pas à sévir au moindre écart, Amrani a, en outre, inculqué aux joueurs des valeurs qui manquaient cruellement ces dernières saisons au sein du doyen des clubs de l'Est : l'application sur le terrain et le respect strict des consignes de jeu, la confiance en leur potentiel, ainsi que la hargne nécessaire à mener le dur combat qu'est le championnat de L1. En plus d'une place confortable de leader, la «méthode» Amrani a permis l'explosion de deux talents purs : Abdennour Belkhir, qui a presque fait oublier aux Clubistes les prouesses de Belamaïri, désormais remplaçant, et surtout Abid, qui a retrouvé le niveau qui était le sien à l'époque où il évoluait à El Harrach et qui, avec 8 buts au compteur, est en course pour le titre de meilleur buteur à la fin de l'exercice. Cela dit, le chemin du sacre sera naturellement parsemé d'embûches, et le CSC devra faire avec les défections, comme vendredi face au MC Oran, match piège par excellence contre un adversaire qui voyage bien, où le staff technique ne pourra compter ni sur l'arrière droit Bencherifa, suspendu pour cumul de cartons, ni sur le milieu de terrain Zerara, blessé. Si l'on ajoute à cela l'état de fatigue dans lequel se trouvera probablement Sylla, qui n'arrivera du Burkina Faso que 24 heures avant la rencontre, il est clair que les Vert et Noir devront faire preuve de vigilance et surtout prendre d'entrée les choses en main afin d'éviter un scénario semblable à celui de la rencontre face à l'O Médéa. Enfin, la direction du club a décidé de maintenir le prix du ticket d'entrée au stade Hamlaoui à 200 DA, et ce, afin de permettre au plus grand nombre de supporters d'être présents dans les gradins pour soutenir leur équipe.