« Il est humiliant de voir certains héros vivre dans une situation précaire. » Cette phrase sortie de la bouche d'un ancien général et ancien officier combattant, en l'occurrence Belkacem Mazouzi, renseigne bien sur ce que sont devenus les anciens combattants du Moyen-Orient. En des termes plus clairs, lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du quotidien El Moudjahid, le président de l'Organisation nationale des anciens combattants du Moyen-Orient (ONACMO), Kaci Ramdane, qui était lui-même à cette époque-là un appelé qui a participé à cette guerre, regrette qu'il n'est accordé à ces guerriers aucune reconnaissance historique de leur statut et ce malgré les maintes interpellations des pouvoirs publics. « Des milliers d'Algériens ont participé à la guerre de 1973 parmi lesquels se trouvaient beaucoup de jeunes appelés et qui n'ont reçu aujourd'hui aucune reconnaissance », se plaint M. Kaci. C'est ainsi qu'ils demandent « une reconnaissance historique » de leur participation à cette guerre communément appelée « la guerre du transit ». « L'Algérie doit reconnaître ces jeunes en leur attribuant leurs droits en tant que tel », estime M. Kaci. Ce dernier explique qu'après l'échec de la guerre de 1967 appelée la guerre des Six jours ou du Km 101, l'Union arabe de cette époque avait décidé de faire une force d'union et l'Algérie avait alors décidé d'envoyer quelques soldats de la 8e BB de Constantine pour combattre Israël. Dans son intervention, le vice-président du Sénat, Abderrezak Bouhara, a dressé la genèse de cette guerre en mettant l'accent sur le rôle qu'avait joué l'Etat algérien en établissant un lien avec ce qu'a joué comme rôle également l'Egypte dans la guerre de Libération nationale. « La forte invasion qu'a effectuée Israël sur l'Egypte en occupant une partie de son territoire avait nécessité la solidarité des peuples arabes », a estimé M. Bouhara tout en soulignant que « cette invasion était une opération complotée » qui avait pour cible l'Egypte, car celle-ci militait pour les droits des peuples arabes. M. Bouhara considère que c'est la stratégie qui était utilisée en 1956 en Algérie qui a été appliqué en 1967 en Egypte. Il soulignera également que l'Algérie était en état de guerre contre Israël depuis cette date. Toujours est-il, selon M. Bouhara qui préfère qualifier la guerre de 1973 qui a permis la récupération des terres arabes envahies par les Israéliens en 1967 ainsi que la réouverture du canal de Suez, de guerre d'usure, le mérite dans la réussite dans cette guerre revient à l'ancien président Djamel Abdel Nasser.