Les deux jours du week-end ont été marqués par plusieurs incidents liés à l'utilisation des produits pyrotechniques. Les services de la Protection civile d'Alger ont enregistré 4 interventions, dont la plus importante était celle relative à l'incendie qui a pris dans un bus à Sidi M'hamed. Ce car, d'après M. Benkhelfallah, chargé de la communication au niveau de la Protection civile, «a été complètement calciné». Selon le même responsable, il a été possible d'éteindre le feu dans des temps courts, grâce aux unités mobiles qui ont été réquisitionnées dans le cadre d'un programme spécial consacré à la Fête du Mawlid Ennabaoui. «L'incendie a été circonscrit par les éléments de la Protection civile qui sillonnaient la ville, dans le cadre des mesures prises préalablement pour faire face aux éventuels accidents que génère la célébration de la Fête du Mawlid Ennabaoui», a-t-il déclaré. En effet, une cellule de crise a été installée antérieurement à la fête au niveau de la direction de la Protection civile. Des unités mobiles ont été, par ailleurs, mises en service afin de permettre des interventions rapides et efficaces. Outre l'incendie du bus, une voiture a été calcinée à Bab El Oued. «La rapidité avec laquelle nos éléments sont intervenus a permis d'éteindre le feu. La partie avant du véhicule a été épargnée par les flammes», affirme M. Benkhelfallah. Par ailleurs, deux balcons ont pris feu à Garidi et au Ruisseau. Ces deux incendies ont été éteints rapidement, ce qui a empêché les flammes de s'étendre aux autres appartements. D'après le chargé de la communication, M. Benkhelfallah, «les intempéries qui ont marqué les deux jours de la Fête du Mawlid ont eu une incidence directe sur le nombre d'accidents par rapport à l'année passée. Aussi, le nombre de saisies de produits pyrotechniques par les services de sécurité et ceux des Douanes a eu l'effet escompté. L'augmentation significative des prix des produits pyrotechniques a diminué ainsi que le nombre d'accidents», explique-t-il. Une ambiance risquée Cette année encore, Alger a vécu au rythme des explosions à l'occasion de la Fête du Mawlid. Les marchés et points de vente n'ont pas dérogé à la règle. Des pétards, fumigènes et autres produits ont été proposés en grandes quantités. Seul détail à relever, les prix ont connu une certaine hausse. Ce qui est loin de décourager les acheteurs, détaillants ou revendeurs. A Djamaâ Lihoud, les scénarios des années précédentes se sont reproduits. Les vendeurs de vêtements ont tous changé d'activité et proposaient des produits pyrotechniques. Certains ont sous-loué leurs étals, alors que d'autres ont mis à profit cette fête religieuse pour changer d'activité afin de gagner plus. Ainsi, sur place il y avait de tout, sauf les services de sécurité censés interdire cette activité. A 48 heures du jour J, les différentes pièces d'explosifs se vendaient comme des petits pains au chocolat. Les moins chères ont été proposées à 30 DA pièce et les plus chères jusqu'à 3000 DA, voire plus. De la TNT, à Ronaldo, en passant par des marques bizarres, aux bougies et autres articles plus sobres et familiaux, le marché semblait bien pourvu. Des pères de famille étaient nombreux à venir acheter, malgré tous les dangers et ignorant royalement les campagnes de sensibilisation lancées çà et là. L'affluence, nous dira un commerçant, a été plus importante jeudi et vendredi. Un autre commerçant, auquel les affaires semblent bien sourire, nous expliquera joyeux : «Durant les fêtes, les Algériens oublient la crise et dépensent sans compter.» Qu'à cela ne tienne, la fête du Mawlid et son ambiance «explosive» touchent la quasi-totalité des quartiers. Partout, des étals ou des marchands à la sauvette proposent des produits pyrotechniques, du boukhour ou autres bougies. Des vendeurs de CD de films piratés, de fruits et légumes se sont adaptés à cette occasion et ont tiré leur épingle du jeu. La nuit d'avant-hier, des milliards de centimes sont ainsi partis en fumée. Pis encore, les urgences des hôpitaux ont été submergées de personnes souffrant de brûlures ou carrément ayant perdu un doigt ou un œil. Autrement, l'on est loin de dire que les leçons des années précédentes soient apprises.