Le porte-parole du comité de soutien aux travailleurs de Cevital, Mourad Bouzidi, comparaîtra aujourd'hui devant le tribunal de Béjaïa suite à la plainte pour «diffamation» déposée contre lui par le directeur général du port, Djelloul Achour. Le procès aura lieu en même temps qu'un rassemblement de soutien devant le tribunal auquel a appelé le comité. Le directeur général de l'entreprise portuaire (EPB) a actionné la justice au moment de la forte mobilisation contre le refus d'accostage des bateaux transportant le matériel destiné au projet d'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital. La plainte porte sur les déclarations de Mourad Bouzidi qui avait accusé le premier responsable de l'EPB de s'être «transformé en président de la République» en «dépassant ses prérogatives» dans le blocage du projet en question. Il est également poursuivi pour avoir appelé à la marche du 3 juillet dernier, qui a drainé du monde dans les rues de Béjaïa, pour dénoncer le blocage. L'action judiciaire a été engagée en juillet dernier et l'affaire a été enrôlée au lendemain de la dernière marche, en octobre, après que Mourad Bouzidi ait été entendu par le juge d'instruction. «Tout le monde aura à apprécier le contraste dans la célérité du traitement de cette action judiciaire et la lenteur dans la réponse des pouvoirs publics à nos revendications légitimes» écrit, dans une déclaration publique, le comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya. La déclaration est un appel à soutenir Mourad Bouzidi adressé aux «citoyens, épris de justice et de liberté à se joindre massivement au rassemblement qui se tiendra devant le palais de justice de Béjaïa (…) à 9h, pour exiger l'arrêt des poursuites judiciaires contre le porte-parole de notre comité et œuvrer à l'instauration d'une société juste, libre et digne». Le comité estime que «les motivations du directeur général du port et de ses mentors, à travers ce procès, sont claires». «En s'attaquant à la personne du porte-parole du comité, ils visent en réalité le bâillonnement de notre comité, et de toute organisation ou association qui viendrait à militer pour la sauvegarde de nos droits économiques, la défense des libertés et des droits de l'homme. Tous ceux qui s'opposeraient à leurs desseins inavouables sont aujourd'hui leurs cibles privilégiées», écrit le comité qui promet une forte mobilisation, au moment où le gouvernement garde toujours son silence royal.