Depuis plus de trois semaines, les résidents maintiennent leurs mouvements de grève cyclique de deux jours. Hier, leurs collègues en chirurgie dentaire et en biologie ont rejoint la protestation. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) maintient la pression sur la tutelle en relançant ses grèves cycliques de deux jours, à l'échelle nationale (hier et aujourd'hui). Au premier jour de la grève du 4e cycle du mouvement auquel se sont joints les résidents en chirurgie dentaire et en biologie, le taux de suivi était «toujours important». «Le taux de suivi au niveau des CHU du pays est de 90%», signale une déléguée du Camra, le Dr Hadjab, exerçant au CHU Beni Messous. Les grévistes, qui poursuivent leur mouvement de protestation depuis plus de trois semaines, n'ont pas subi de pression de la part de l'administration. «Il y a au contraire un soutien», se réjouit l'un des délégués du collectif, Taileb Mohamed. Mercredi dernier, une réunion s'est tenue entre des représentants des résidents et le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui. Les délégués sont sortis de la réunion sur la promesse d'une réponse aux revendications soumises, principalement le service civil, dans 15 jours. «Il reste donc une semaine. Le ministre a parlé de l'amélioration des conditions de travail. Mais sur la question cruciale du service civil, soumise par nos délégués, le ministre nous a affirmé qu'elle est du ressort du gouvernement», rapporte le Dr Hadjab. Dimanche, des délégués du Camra avaient été reçus par la commission de la santé de l'APN, dans le cadre des consultations sur le projet de loi sur la santé. «Les membres de la commission, présidée par M. Bouabdallah, nous ont bien reçus. Des membres du Camra ont déposé leurs suggestions détaillées, liées à la nouvelle loi de santé. Les membres de la commission nous ont parlé du service civil et du maintien du caractère obligatoire momentanément, du fait de la période de transition», signale Taïleb. Le Camra réclame dans sa plateforme de revendications adressées à leurs différentes tutelles (Santé, Enseignement supérieur) l'«abrogation» du service civil «dans sa formule actuelle». Il dénonce une prise en charge défaillante : absence d'hébergement dans les régions dans lesquelles les résidents sont affectés et manque d'équipements. Le collectif réclame une dispense du service militaire au même titre que les jeunes citoyens algériens nés entre 1985 et 1987 et l'abrogation des notes internes du MDN, qui ne prennent pas en compte les demandes de dispense pour cause médicale ou pour soutien de famille. Les résidents veulent également la révision du statut général «flou» du résident, qui les prive des avantages que peuvent avoir des étudiants ou des travailleurs, à l'instar de l'hébergement ou des œuvres sociales.