Une livraison partielle du Centre anticancer (CAC), en construction à Draâ Ben Khedda, à dix kilomètres à l'ouest de Tizi Ouzou, avait été annoncée pour la fin de l'année en cours par l'ex- ministre de la Santé lors de sa dernière visite dans la wilaya au mois de janvier dernier. Elle n'interviendra pas avant le mois de mars prochain. C'est ce qu'on apprend du directeur de la santé, Pr. Abbès Ziri, soulignant que le taux d'avancement des travaux au niveau de cette structure spécialisée est actuellement estimé à près de 90%. Le chantier a été lancé en 2011, pour un délai de réalisation de 36 mois. Le projet a cependant connu d'énormes retards, suite auxquels la date de sa livraison a été reportée à plusieurs reprises. Ces retards sont essentiellement dus «au non-paiement de l'entreprise en charge de la réalisation du CAC», rappelle le responsable, soutenant que le problème est actuellement pris en charge. Il souligne que le secteur de la santé à Tizi Ouzou a bénéficié récemment d'une enveloppe de plus de 66 milliards de centimes qui servira notamment à couvrir les frais d'achèvement des différents projets en cours de réalisation, dont le CAC de Draâ Ben Khedda. «Nous avons aussi saisi le maître d'œuvre afin de renforcer le chantier en moyens humains et matériels pour permettre une livraison partielle de la structure d'ici le mois de mars prochain», dira le directeur, affirmant que la direction de la santé suit de très près l'avancement des travaux. La priorité est la mise en service de la radiothérapie, en attendant l'achèvement des travaux pour l'hôpital de jour, puis le service de curiethérapie. Le matériel nécessaire au fonctionnement de la radiothérapie, à savoir les trois accélérateurs, a été acquis, apprend-on. Le personnel qualifié pour son fonctionnement est aussi disponible et formé, dira encore le directeur de la santé. La prise en charge des malades cancéreux dans la wilaya de Tizi Ouzou se limite à la chirurgie et à la chimiothérapie. L'absence d'un service de radiothérapie au niveau du CHU de Tizi Ouzou contraint les patients à se déplacer dans d'autres wilayas du pays, comme Alger ou Blida, dans l'espoir de décrocher un rendez-vous. «Ce qui ne se fait qu'au bout de plusieurs mois», estime Oucherif Ourida, assistante sociale au sein de l'association El Fedjr d'aide aux personnes atteintes de cancer. L'ouverture du CAC de Draâ Ben Khedda est pour elle synonyme de «bouffée d'oxygène aux malades atteints de cancer», dira-t-elle, avant d'ajouter qu'une séance de radiothérapie coûte entre 12000 et 15000 dinars chez le privé et «n'est donc pas à la portée des malades ayant besoin d'une séance au quotidien pendant une durée d'au moins un mois, d'où l'urgence de livrer la CAC de Draâ Ben Khedda dans les meilleurs délais», explique la représentante d'El Fedjr. Le futur centre anticancer, d'une capacité de 140 lits, permettra une fois mis en service la prise en charge des malades nécessitant des séances de radiothérapie.