Deux cas de cécité sont recensés pour chaque 1000 habitants en Algérie, a affirmé, jeudi, à Alger, le professeur Amar Aïlem, président de l'Association algérienne d'ophtalmologie. « Avec deux cas de cécité pour chaque 1000 habitants, l'Algérie vient juste après les pays développés qui enregistrent un cas de cécité pour chaque 1000 habitants, tandis que les pays en voie de développement recensent de 4 à 10 cas de cécité pour chaque 1000 habitants », a souligné M. Aïlem à l'occasion du 23e séminaire de l'Association algérienne d'ophtalmologie, initiatrice de cette rencontre. Concernant les maladies de la rétine et du glaucome à l'origine de 80% des cas de cécité en Algérie et dans le monde, le professeur Aïlem a affirmé que « la maladie de la rétine est maîtrisée en Algérie », précisant que « le malade n'attend que deux à quatre semaines avant d'être opéré ». Evoquant la greffe de la cornée, le professeur a estimé que le problème « ne réside pas dans la législation ni dans la déontologie », estimant qu'il s'agit plutôt d'un obstacle moral lié à la proscription de l'atteinte au caractère sacré de la dépouille mortelle. « La solution au problème de greffe de la cornée, dont la liste d'attente des demandeurs s'élève à 1500 patients, réside dans le consentement des familles à autoriser le prélèvement de cet organe des dépouilles des leurs », a-t-il précisé. S'agissant de la formation et de la répartition équitable des spécialistes à travers les régions du pays, le professeur Aïlem a souligné la « nécessité de promouvoir la formation et de motiver les médecins à exercer dans les régions intérieures du pays ». « Les obstacles rencontrés sur le terrain ne sont pas liés à la disponibilité des compétences, dont le nombre est à concurrence des besoins », a tenu à signaler le spécialiste, estimant que « le problème réside dans l'insuffisance des équipements au niveau des structures de santé ».