«Al Azhar ne peut pas s'asseoir avec ceux qui falsifient l'histoire et volent les droits des gens», écrit l'institution dans un communiqué rendu public vendredi. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décidé de boycotter le vice-président américain, Mike Pence, qui doit effectuer la semaine prochaine une visite au Proche-Orient. L'annonce a été faite hier par un conseiller du président palestinien, après la décision américaine de déclarer de manière unilatérale Jérusalem capitale d'Israël. «Il n'y aura pas de rencontre avec le vice-président américain en Palestine», a déclaré à la presse Majdi Al Khalidi, conseiller diplomatique du président Abbas. Une visite de M. Pence en Israël et dans les Territoires palestiniens est prévue durant la seconde moitié du mois de décembre. Abou Mazen n'est pas le seul dans la région à refuser de rencontrer Mike Pence. Ahmed Al Tayeb, le grand imam d'Al Azhar, a aussi annulé son tête-à-tête avec le vice-président américain pour protester contre la décision américaine de déclarer, de manière unilatérale, Jérusalem capitale d'Israël. L'influente institution de l'islam sunnite basée au Caire a indiqué, dans un communiqué rendu public vendredi, qu'il était revenu sur sa décision de rencontrer M. Pence ; la rencontre étant prévue le 20 décembre, selon le communiqué d'Al Azhar. Le grand imam a annoncé «son rejet catégorique d'une requête formelle du vice-président américain, Mike Pence, pour le rencontrer le 20 décembre», ajoute le texte. L'ambassade des Etats-Unis avait soumis une requête officielle il y a une semaine, «et le grand imam avait donné une réponse positive, mais après la décision américaine, le grand imam d'Al Azhar annonce son refus ferme et décisif de cette rencontre». «Al Azhar ne peut pas s'asseoir avec ceux qui falsifient l'histoire et volent les droits des gens», écrit l'institution dans son communiqué. «Comment pourrais-je m'assoir avec ceux qui ont donné ce qui ne leur appartient pas à ceux qui ne le méritent pas», s'élève le grand imam d'Al Azhar. «Le président américain doit révoquer cette décision immédiatement», a-t-il appelé. Ahmed Al Tayeb tient le président Trump et son administration pour «totalement responsables d'avoir allumé la flamme de la haine dans les cœurs des musulmans (...) et des conséquences de la propagation de la haine », ajoute le communiqué d'Al Azhar. La décision annoncée mercredi par Donald Trump de déclarer Al Qods capitale d'Israël a suscité la réprobation à travers le monde et des manifestations dans de nombreux pays. Dans les Territoires palestiniens, des heurts ont opposé des milliers de Palestiniens aux forces israéliennes, faisant des dizaines de blessés et un mort. Depuis la création d'Israël en 1948, la communauté internationale s'est gardée de reconnaître Jérusalem comme capitale. Elle considère que le «statut final» de la ville doit être négocié dans le cadre d'un processus de paix pour régler le conflit israélo-palestinien.