La première usine en Afrique pour la fabrication d'un médicament d'oncologie (hormonothérapie) pour le traitement du cancer de la prostate et de certaines maladies gynécologiques verra le jour en Algérie. La pose de la première pierre se fera en 2018 et l'usine, un investissement de 20 millions d'euros, sera fonctionnelle en 2021. Il s'agit d'un projet de création d'une joint-venture dont le contrat de partenariat a été signé à Paris le 7 décembre dernier entre le laboratoire Ipsen, groupe biopharmaceutique et de santé familiale français, et la société algérienne d'investissement Isly Holding conformément à la règle 49/51 régissant l'investissement étranger en Algérie. «Cette signature a eu lieu à l'occasion de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie (CIHN) à Paris, en présence des Premiers ministres algérien et français. Ipsen Pharma renforce sa présence et devrait devenir un acteur industriel important en Algérie, contribuant au développement de l'industrie pharmaceutique dans ce pays», a déclaré Adlane Soudani, directeur général Ipsen Pharma Algérie, lors d'une conférence de presse conjointe animée par les deux parties au Centre international de conférence (CIC). La construction de l'usine constitue, selon le représentant d'Ipsen, la première étape de ce projet avec l'investissement de 20 millions d'euros. «Une étape importante, car il s'agit de la première usine en Afrique de haute technologie. Le médicament la Decapeptyl, indiqué dans le cancer de la prostate et de certaines maladies gynécologiques, sera désormais fabriqué en Algérie pour répondre aux besoins du marché local. Un projet qui devrait générer des retombées économiques significatives au moment où l'Algérie cherche à diversifier sa production, grâce au transfert du savoir-faire de ses partenaires étrangers», a déclaré Benoît Hennion, le vice-président Health Care d'Ipsen, en signalant qu'au-delà de cet investissement, des discussions sont en cours avec des sous-traitants locaux, dotés de capacités de production et répondant aux normes internationales, en vue de fabriquer dans un futur proche d'autres produits, notamment en santé familiale. Le directeur général Isly Holding, Lyes Boudiaf, se félicite de cet accord qui constitue, selon lui, une nouvelle étape confirmant le développement des activités de son groupe présent depuis plusieurs années dans différents secteurs liés à l'industrie. «Nous sommes déterminés à contribuer à satisfaire un besoin de santé publique et nous nous engageons à répondre aux attentes des autorités algériennes relatives au développement de l'industrie pharmaceutique locale. Ce nouveau partenariat répondra ainsi à une demande croissante de produits traitant le cancer de la prostate, la puberté précoce, les fibromes utérins et l'infertilité féminine», a-t-il annoncé, tout en affirmant que la gestion de cette société mixte reviendra au laboratoire Ipsen en raison de son savoir- faire dans le domaine. Interrogé sur le chiffre d'affaires attendu de ce projet, sachant que Ipsen détient 70% du marché en Algérie pour le médicament (10 millions d'euros) et quelle serait, en pourcentage, la valeur ajoutée qui reviendra à l'Algérie, Benoît Hennion s'est contenté de répondre que la priorité aujourd'hui pour son groupe est de faire monter cette usine qui «n'est pas une tâche facile». Le conférencier a affirmé que ce projet a vu le jour après deux ans de discussions avec les différents opérateurs algériens à l'issue desquelles Isly Holding a été sélectionné, sans donner plus de précision. A la question de savoir quelles sont les capacités de production de cette usine et quels sont les pays choisis pour l'exploration, le représentant d'Ipsen a préféré insister sur la construction de l'usine.