Le marché des compléments alimentaires est en nette progression dans le monde et en Algérie, où il évolue sans aucun contrôle ni réglementation. Classés dans les denrées alimentaires par le ministère du Commerce, les compléments alimentaires méritent, selon les spécialistes, d'être réglementés. Justement, des discussions sont actuellement en cours pour la mise en place d'un cadre réglementaire régissant la commercialisation, la fabrication, l'étiquetage, etc. Une réunion interministérielle regroupant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le ministère du Commerce, le ministère de l'Agriculture et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est prévue pour entériner le socle réglementaire régissant les compléments alimentaires, a affirmé, hier, Dr Hamou Hafed, le directeur général de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, à l'ouverture des travaux de la journée organisée ayant pour thème compléments alimentaires et aspects réglementaires par le Syndicat des pharmaciens d'officines (SNAPO). Le Dr Hafed a également souligné que des discussions ont été déjà engagées avec des experts depuis six mois pour justement mettre en place un cadre juridique sur la base de toutes les insuffisances relevées sur le terrain. «Il est donc question d'asseoir une réglementation particulière en reprenant tous les textes disponibles et en gardant l'aspect spécifique. Ce qui nous permettra d'appuyer les expertises de toutes les demandes administratives», a souligné le Dr Hafed, en précisant que le comité sera élargi à d'autres personnes, notamment les fabricants locaux. Dr Meriem Hidebel, de la direction de la pharmacie au ministère de la Santé, a signalé qu'un comité d'experts a été installé par le Premier ministère et présidé par le ministère de la Santé, de la Popualtion et de la Réforme hospitalière depuis une année afin de réfléchir à la question en se basant sur les dispositions réglementaires existantes. «Le groupe d'experts a déjà commencé le travail. Un état des lieux a été fait et des propositions seront ainsi faites pour compléter le dispositif qui demeure insuffisant. Ce cadre juridique sera probablement contenu dans un arrêté interministeriel», a expliqué Dr Hidebel, qui précise que les conditions de commercialisation et de fabrication seront définies. Elle a ainsi rappelé la nécessité de prévoir la formation continue pour les pharmaciens. « Nous avons choisi ce thème qui concerne tous les acteurs du secteur de la santé en Algérie car il y va de la crédibilité d'une profession qui s'ouvre sur de nouveaux modèles de soins avec des patients mieux informés et surtout en prévision d'une future loi sanitaire avec les aspects réglementaires,» a déclaré Dr Rahem, président du bureau d'Alger du Snapo. Les différents intervenants ont ainsi insisté sur le renforcement des textes réglementaires et il est important de connaître les valeurs qu'on doit utiliser dans les compléments alimentaires. «Il faut fixer les valeurs pour les produits connus toxiques. L'harmonisation des valeurs nutritionnelles, selon les régions du monde, doit être discutée. On ne peut pas imposer la même supplémentation pour un Finlandais et un Méditerranéen», a-t-on expliqué.