Contrairement aux années précédentes où les Journées pharmaceutiques du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) étaient consacrées aux problèmes des pharmaciens d'officine, cette année, le Snapo a préféré ouvrir la tribune au ministère de la Santé, une manière de lui prêter main-forte et d'applaudir les «réformes» engagées dans le secteur. D'ailleurs, cette journée, organisée jeudi dernier à Alger, était placée sous le thème «La pharmacie au cœur des réformes». Mais quels sont les acquis pour le pharmacien d'officine dans ce processus ? Il est difficile de distinguer, dans la longue présentation du directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, le docteur Hafed, un quelconque changement, que ce soit pour le statut du pharmacien ou encore moins dans l'activité officinale, les principales revendications depuis des années du Syndicat. Ces points, ainsi que d'autres revendications, telle la révision des marges bénéficiaires, sont en cours de discussion mais aucun dossier n'a encore abouti. Le directeur de la pharmacie a indiqué que «la commission interministérielle et le Snapo, partenaire privilégié du ministère de la Santé, continuent de travailler sur ces dossiers» mais sans limiter dans le temps ces discussions. Pourtant, les pharmaciens d'officine ne cessent de se plaindre des problèmes liés à la gestion financière et des ruptures de stocks cycliques des médicaments. Un obstacle qu'affronte tous les jours le pharmacien, mais qui n'a pas eu, malheureusement, sa place dans le programme de cette journée où le Dr Hafed a tenté de donner une explication «objective» à la hausse de la facture d'importation de médicaments, qui a atteint cette année 2091,5 millions d'euros. Ce qui serait, selon le Dr Hafed, lié aux prix élevés des médicaments destinés au traitement des maladies chroniques et lourdes. «Les prix des médicaments sont élevés», a-t-il précisé avant de se féliciter de l'augmentation du taux de la production qui a atteint, selon lui, une valeur de 809,8 millions d'euros en 2011, soit une augmentation de 52% par rapport aux années précédentes (2009-2010) avec des proportions de 20% pour le princeps et 80% pour le générique. Une tendance que le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, entend développer pour atteindre 70% de produits fabriqués localement d'ici 2014. «Tant mieux pour ceux qui y croient ; pour ceux qui n'y croient pas, on se reverra», a-t-il affirmé, lors de cette journée, à la communauté de la pharmacie et l'industrie pharmaceutique ; il a insisté sur le rôle du pharmacien d'officine. Pour lui, il est plus que possible d'atteindre cet objectif et «même plus», car il estime que «tout y est» et qu'il est temps de se mettre au travail en mettant les producteurs et les importateurs face à leurs responsabilités. «Les programmes à l'importation ont été tous signés et remis aux opérateurs entre le 15 novembre et le 31 décembre. Les premiers ont eu donc trois mois pour lancer les commandes à réceptionner d'ici le 15 février. Nous allons procéder au contrôle des importations et des factures de ces importations», a-t-il averti. Et de rappeler qu'un budget de 21 milliards de dinars a été consacré à la prise en charge des cancéreux en 2012, qui se répartit entre la PCH (11 milliards de dinars) et le ministère de la Santé (10 milliards de dinars) pour répondre aux situations d'urgence.