Bouguerra Soltani passible de poursuites ? « Si des personnes ont des dossiers comme elles le prétendent, elles doivent les remettre à la justice, dans le cas contraire, elles se rendront coupables du délit de non-dénonciation ou d'outrage à corps constitué », a déclaré, hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, à l'APS en marge de la réunion gouvernement-walis. Le garde des Sceaux a également indiqué que le parquet de la République s'est autosaisi suite aux déclarations publiques relatives à des cas de corruption : « Le parquet de la République représente la société. Il peut s'autosaisir et c'est à lui que revient la décision d'apprécier. » Le ministère public est « donc libre de déclencher l'action publique sauf dans des cas bien précis lorsque le législateur impose une plainte au préalable », comme c'est le cas dans les affaires de diffamation, a encore expliqué le ministre de la Justice à l'APS. Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et ministre d'Etat sans portefeuille, a récemment affirmé « détenir des vérités, des dossiers de corruption impliquant de hauts fonctionnaires de l'Etat ». Mais au bout de quelques jours seulement, il a fini par faire volte-face en déclarant que ce n'est pas à lui d'agir, en précisant qu'il n'est pas un détective privé. Pour sa part, le procureur général près la Cour d'Alger a démenti dans un communiqué parvenu à la rédaction tout « contact avec le parquet » de la part de Soltani et a également nié « que le parquet ait reçu une information ou un dossier concernant des affaires de corruption ou de dilapidation des deniers publics de la part de ceux qu'on prétend en contact avec la justice », concernant des affaires de corruption ou de dilapidation des deniers publics. La même source ajoute que « le ministère public de la cour d'Alger, comme au niveau du reste des cours à travers le pays, accomplit son devoir en luttant contre le crime sous toutes ses formes, dans le cadre légal de ses prérogatives et conformément aux lois en vigueur ». Bouguerra Soltani avait affirmé être « en contact avec les parties juridiques » concernant les dossiers de corruption qu'il a dit détenir. Et c'est au tour du Rassemblement national démocratique (RND), membre de l'Alliance présidentielle aux côtés du FLN, d'enfoncer le clou à travers un communiqué rendu public hier. Rebondissant sur le discours du chef de l'Etat devant les walis, le RND appuie les idées du président Bouteflika soulignant que le premier magistrat du pays a « profité du 9 décembre, journée internationale de la lutte contre la corruption, pour rappeler à ne pas exagérer, d'éviter les surenchères dans ce domaine et de ne pas l'utiliser comme carte politicienne ». Nos tentatives de contacter, hier, Bouguerra Soltani ont été vaines.