L'affaire des cinq conteneurs de chaises roulantes, bloqués au port de Annaba pour «fausse déclaration» (lire El Watan du 30/11/2017), a connu un rebondissement majeur. L'opération de transfert de 1,06 million de USD, représentant l'enveloppe de paiement du fournisseur étranger contre 13 conteneurs, soit 4375 chaises, n'a pas été encore effectuée par la banque domiciliataire. C'est ce que confirme une attestation de non-transfert délivrée par la banque The Housing Bank for Trade & Finance Algérie et signée par son directeur adjoint, dont El Watan détient une copie. Mieux, le complément de marchandise, soit 2687 chaises roulantes, objet principal du litige, est arrivé à bord de huit autres conteneurs depuis la Turquie, au lendemain de l'interpellation de la société importatrice. Au niveau du port de Annaba, le temps est au décompte, et les handicapés auront bientôt leurs chaises roulantes. Cette affaire a causé, faut-il le rappeler, un branle-bas de combat au niveau de l'inspection divisionnaire des Douanes à Annaba, dont le siège est implanté au port de la même ville. En effet, à la fin du mois dernier, cinq conteneurs, dont la marchandise a été déclarée par l'entreprise importatrice comme étant des chaises roulantes pour handicapés, ont été bloqués au niveau du port de Annaba par les services des Douanes algériennes. Première mesure, l'inspecteur ayant la charge de contrôler ces conteneurs a été suspendu par sa hiérarchie. Pour plus de détails, nous avons contacté Mehafdi Réda, le chef d'inspection divisionnaire des Douanes à Annaba. «Je ne suis pas en mesure de vous répondre», nous a répondu ce responsable local des Douanes. Pour mieux situer les responsabilités, un expert a été désigné par les Douanes algériennes pour déterminer la valeur réelle de la marchandise des cinq conteneurs, ignorant que huit autres sont en route vers le port de Annaba. «L'arrivée du complément de la marchandise et le non-transfert de la somme de 1,06 million USD au fournisseur étranger plaident pour la présomption d'innocence de l'entreprise algérienne», estiment des sources proches de l'enquête.