Un tifo, des excuses et la colère des internautes ! La réaction du Premier, ministre, Ahmed Ouyahia, qui a présenté, mardi dernier, des excuses officielles à l'Arabie Saoudite, qui s'est sentie offensée par la banderole brandie, le week-end dernier, par les supporters de l'ASAM Aïn M'lila, suscite colère et indignation sur les réseaux sociaux. «Au nom de qui ?», «La honte», «Je ne suis pas concerné par ces excuses»… écrivent de nombreux facebookers qui ont partagé le Tweet de l'ambassadeur saoudien en Algérie, Sami Alsaleh, qui affirme qu'Ahmed Ouyahia a présenté officiellement des excuses au «nom de l'Etat et du peuple algériens». La banderole en question, brandie au stade de Aïn M'lila le 15 décembre, affiche un portrait mêlant les visages du roi Salmane et du président américain, Donald Trump, au côté de l'image de la mosquée Al Aqsa, avec le slogan : «Les deux faces d'une même pièce.» La diffusion des images sur internet a suscité la colère, notamment, de la presse saoudienne. Le gouvernement algérien a donc choisi l'occasion de la visite, à Alger, du président du conseil consultatif saoudien pour tenter de calmer le jeu. «Le Premier ministre algérien a déclaré (...) que les dirigeants, le gouvernement et le peuple algériens s'excusaient pour les actes irresponsables dans un stade, qui ne reflètent pas l'opinion du peuple algérien», affirme l'ambassadeur saoudien sur sa page Twitter. L'annonce de ces excuses qui ne sont pas confirmées par les services du Premier ministère a donné suite à une vive réaction des internautes qui ont dénoncé la position du gouvernement. Outre les excuses d'Ahmed Ouyahia, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, annonce aussi l'ouverture d'une enquête judiciaire sur cette affaire. «Le procureur de la République (...) a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident de la banderole portant atteinte au souverain saoudien», indique-t-il. Les résultats préliminaires de cette enquête, ajoute-t-il, ont fait ressortir qu'il s'agissait d'un «acte individuel et isolé». Selon lui, le peuple algérien «attaché aux valeurs de fidélité et de loyauté est hostile à l'atteinte à ses frères, particulièrement ceux qui l'ont soutenu durant sa guerre de Libération pour le recouvrement de sa souveraineté nationale». Tayeb Louh rappelle que «le roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, en 1956, prince de la région de Riyad, a été à la tête du Fonds de solidarité mis en place par le roi Saoud pour le soutien du peuple algérien dans sa guerre de libération». Et d'ajouter : «Le prince Fayçal Ben Abdelaziz fut le premier à soutenir le peuple algérien lors du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 et a appelé à l'inscription de la cause algérienne au Conseil de sécurité de l'ONU.» De son côté, la Ligue algérienne de football professionnel (LFP) a ouvert sa propre enquête.