Le village côtier de Dechria, à l'extrémité ouest du littoral, est plongé dans l'isolement presque total, du fait de sa position géographique défavorable et de son éloignement du siège de la commune de Dahra dont il fait partie administrativement. Pour s'y rendre, les habitants doivent parcourir plus de quarante kilomètres en passant, tenez-vous bien, par la localité proche d'El Guetta, relevant d'une autre commune, avant de bifurquer vers le sud et emprunter une route sinueuse au milieu d'une zone montagneuse. Ils prennent leur mal en patience en attendant un éventuel découpage administratif qui les délivrerait de ce long et dur calvaire. Le rattachement à la commune voisine d'El Marsa serait, à leur avis, tout indiqué pour les soulager des pires souffrances quotidiennes. Vu cette situation, les villageois se sentent beaucoup plus proches des villes Mostaganemoises situées à proximité. Là où justement ils ont déjà leurs enfants scolarisés et fréquentent les salles de soins pour les consultations et campagnes de vaccination. Faute d'établissements dans la région, l'on enregistre un fort taux de déperdition scolaire qui aggrave davantage le chômage dont souffre la population locale. La plasticulture, censée être la principale ressource des habitants, n'a pas reçu le soutien tant attendu dans le cadre du fonds d'aide aux investissements agricoles. Les moyens de transport public sont quasi inexistants et il faut souvent faire de l'auto-stop pour pouvoir se rendre jusqu'à El Guelta, localité la plus proche de la wilaya, située à 7 km. A défaut, l'on est obligé de marcher à pied ou à dos d'âne, ce que d'ailleurs font plusieurs citoyens, quotidiennement, pour s'approvisionner en eau potable des rares sources existantes. Les villageois ont donc le sentiment d'être abandonnés à leur triste sort sans aucune assistance des pouvoirs publics.