Le versant nord de la wilaya de Chlef renferme plus de 120 kilomètres de côte et autant de forêts vierges presque totalement inexploitées. Dans cette région, une dizaine de zones d'expansion touristique (ZET) ont vu le jour dans les années 80. Depuis, aucun projet d'envergure, ou presque, n'y a été réalisé. Le retour relatif à la normale concernant la situation sécuritaire fait qu'on lorgne, aujourd'hui, de plus en plus du côté de ce bout de littoral, qui offre des possibilités insoupçonnées dans le domaine touristique. Un littoral préservé, à quelque chose malheur est bon, de l'urbanisation débridée vu l'insécurité qui y régnait dans les années 90. Aujourd'hui, selon le ministre du Tourisme, Mohamed Seghir Kara, le temps est venu de débroussailler le terrain pour les éventuels investisseurs nationaux et étrangers. C'est dans ce contexte que s'inscrivait, dimanche dernier, sa visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Chlef. Au programme de cette sortie, sept stations : les zones d'expansion touristique de oued Tigheza, Béni Haoua, Doumia, Mainis, El-Guelta, la commune de Ténès et la plage de Dechria à l'extrême-ouest de la wilaya, où a été proposée, récemment, la création d'une ZET. Pour convaincre les investisseurs de venir dans ces sites, les richesses naturelles de la région à elles seules ne suffisent pas. Beaucoup de projets ont été détournés durant la décennie passée, l'isolement et l'insécurité aidant, de leur vocation touristique : des bidonvilles ont poussé comme des champignons, des privés ont acquis des lopins de terre dans des conditions douteuses avec la complicité de responsables locaux, d'autres se sont transformés en exploitations agricoles, etc. Le ministre du Tourisme promet de mettre de l'ordre dans toute cette confusion, en lançant une vaste opération de récupération des “terres dérobées”. Il insiste, également, sur le fait qu'il “faut en finir avec les pseudo-investisseurs immobiliers qui font dans la spéculation sous couvert de l'investissement touristique”. Il indique à ce propos, lors d'un point de presse tenu en marge de la visite, qu'”une réunion sera tenue avec les directeurs du tourisme des différentes wilayas et autres responsables locaux” pour étudier ce dossier. Le ministre assure, par ailleurs, que “les investisseurs existent et que les lois qui régissent l'investissement touristique suffisent”. Mais la machine grince à cause de “certains responsables dont il faut absolument combattre les mentalités”. Il pointe un doigt particulièrement accusateur sur “ceux (responsables locaux) qui se sont tus quand des gens ont acquis des terres illicitement. Ces responsables vont devoir rendre des comptes”, promet-il. D. B.