Même pour leur approvisionnement, les habitants sont obligés de se déplacer très loin. Aussi, beaucoup de femmes accouchent chez elles et les malades graves sont fréquemment transportés à dos d'âne jusqu'au chemin bitumé, en attendant un éventuel transporteur. Sitôt l'été passé, la localité côtière de Decheria, à l'extrémité du littoral ouest, à la limite avec Mostaganem, replonge dans l'isolement total. Les transports publics de voyageurs font cruellement défaut et il faudra souvent attendre les bus de passage en direction d'Alger ou de Mostaganem pour pouvoir se rendre dans les communes proches ou au siège de la wilaya. Les enfants scolarisés, surtout ceux du moyen et du secondaire, étudient pour la plupart dans les établissements des localités proches de la wilaya de Mostaganem. Même pour leur approvisionnement, les habitants sont obligés de se déplacer jusque dans ces régions. Aussi, beaucoup de femmes accouchent chez elles et les malades graves sont fréquemment transportés à dos d'âne jusqu'au chemin bitumé, en attendant un éventuel transporteur. Là aussi, les évacuations des patients se font régulièrement vers les unités sanitaires situées au delà des frontières. Eloignement Ce sont là, sans doute, les conséquences de l'éloignement de cette bourgade de 1 000 habitants environ. Son rattachement à une commune aussi lointaine, située sur les monts du Dahra, à 40 km au sud du littoral, n'a fait qu'accentuer son isolement. Les aberrations du découpage administratif sont telles que les habitants de Decheria sont obligés de traverser une autre localité côtière relevant de la commune d'El Marsa, avant d'atteindre la route sinueuse menant au siège de leur commune. La situation est encore plus grave pour les douars situés aux confins de la forêt dominant la mer, à l'image notamment de Debabza. Là, des citoyens vivent, nous dit-on, comme au moyen âge, sans les conditions élémentaires d'une vie décente. Ces contrées, signale-t-on, n'ont jamais été visitées par les autorités officielles, comme si elles n'existaient pas sur la carte de la région, déplore-t-on. En fait, le même constat est valable pour les zones frontalières, telles que Breira, El Hadjadj et Beni Bouattab.