La compagnie pétrolière BP compte investir 300 millions de dollars en Algérie, les années à venir, a indiqué, hier, Vahid Fotuhi, directeur de la communication et des affaires extérieures au sein de cette entreprise. Le groupe va se concentrer essentiellement sur l'activité exploration, a-t-il tenu à préciser. La contribution de BP dans le projet de réalisation du gazoduc Medgaz ne cadrait plus avec la stratégie de cette multinationale. M. Fotuhi a souligné que BP a vendu ses participations pour environ 5 millions de dollars. Ce montant représente les investissements consentis par cette compagnie depuis la création du consortium Medgaz, en 2001. Les participations de BP ont été partagées entre les autres actionnaires de ce projet proportionnellement à leurs parts. Dans ce contexte, il convient de rappeler que le consortium Medgaz comprend la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et l'espagnole Cepsa qui détiennent chacune 20%, alors qu'Endesa, Gaz de France, Iberdrola et Total possèdent 12% chacune. BP a jugé plus judicieux de se retirer du projet Medgaz pour des raisons de stratégie, a assuré notre interlocuteur. « Quand on a étudié nos options, on s'est rendu compte qu'il fallait faire des choix. On en a conclu qu'il serait plus stratégique d'investir dans des projets autres que le Medgaz », a-t-il expliqué. Il n'a pas manqué, cependant, d'observer que cette compagnie n'a pas pris cette décision « par manque de confiance ». Il en veut pour preuve les ambitions de BP en Algérie. « Nous sommes actuellement sur de grands projets de gaz à In Salah et In Amenas et des projets pétroliers à Rhourde El Baguel. Il faut savoir aussi que l'an passé, nous avons acquis trois blocs d'exploration qui sont immenses et dont la superficie est supérieure à 25 000 km2. Nous avons besoin de beaucoup de temps, de ressources humaines et surtout de ressources financières pour cela. On va donc se concentrer sur l'exploration. Ici, en Algérie, BP, c'est surtout une société d'exploration et de production. Comme ça, on va mieux utiliser nos ressources », a-t-il relevé, tout en signalant que BP a investi 4 milliards de dollars, ces dix dernières années, en Algérie. Ce responsable de BP estime, par ailleurs, que le marché algérien restera attractif, malgré les amendements apportés sur la loi sur les hydrocarbures, notamment la disposition relative à la taxe sur les superprofits des compagnies étrangères. « On attend toujours le texte d'application pour avoir plus de détails afin de déterminer si cela aura des conséquences sur notre société », a-t-il dit à ce propos. Il souligne, néanmoins, que BP ne quittera pas l'Algérie quel que soit le contenu de ce texte de loi. « BP restera en Algérie pour le long terme. D'autant plus qu'on a déjà investi un montant très important et on a de grands projets. On va continuer à travailler, sans aucun doute », a-t-il affirmé encore. Pour ce qui est du partenariat avec Sonatrach, M. Fotuhi a indiqué que celui-ci « évolue très bien ». Et de poursuivre : « Nous sommes très à l'aise en Algérie. Ça marche très bien pour nous. L'avenir est très prometteur. » BP produit, avec ses associés Sonatrach et Statoil, 15% du gaz algérien. Près de 75% de l'augmentation de la production gazière algérienne, d'ici à 2010, sera également fournie par ces compagnies.