La compagnie britannique BP, qui a réalisé 17 milliards de dollars de bénéfices en 2007 dans des activités déployées dans 100 pays, envisage d'augmenter ses investissements en Algérie. BP a déjà investi 4,2 milliards de dollars. « L'Algérie occupe la première place dans le radar des opportunités de BP. Il y a une bonne gouvernance dans le secteur de l'énergie. Il existe des avis d'appel d'offres. Les choses sont claires. Cela répond à nos valeurs », a précisé hier, lors d'une rencontre avec la presse à l'hôtel Sofitel à Alger, Serge Dubois, en charge de la communication à BP. British Petroleum entend se concentrer à l'avenir sur le gaz naturel. « La demande mondiale va exploser », a expliqué le représentant de la firme. BP exploite, en partenariat avec Sonatrach, des champs gaziers à In Aménas et In Salah, d'un volume de production annuelle globale de 18 milliards de mètres cubes, soit 20% des capacités actuelles de l'Algérie. A Rhourde El Baguel (REB), à Hassi Messaoud, la firme exploite un champ pétrolier, mais avec moins de chance puisque la nature fracturée du sol a réduit les capacités d'exploitation limitées à 22 000 barils/jour, loin des 100 000 barils prévus. Dans le bassin d'Illizi, la firme explore des champs gaziers. S'ajoute à cela le forage de Bourahat qui n'est pas encore en activité. La nature des contrats fait que BP ne paye pas de taxes sur les superprofits. En partenariat avec Petroser, une entreprise privée, BP va se lancer dans l'industrie des lubrifiants. Accord de confidentialité avec Sonatrach Une unité est en construction actuellement dans la région d'Oran. « Les produits de cette unité répondront aux standards qualité de BP. Notre groupe n'a pas l'habitude de faire l'économie sur la qualité. Il y va de notre image », a souligné Serge Dubois qui a précisé que la plupart des constructeurs automobile, à l'image de Ford, Toyota ou Volvo, utilisent les lubrifiants BP. Il a observé que le groupe a racheté le numéro 1 mondial des lubrifiants Castrol. Même si elle participe à des projets d'électrification à Hassi Ghanem et Ihrir, dans le Sud, BP n'envisage pas pour l'instant de se lancer dans le développement de l'énergie solaire en Algérie. « Même s'il est écologique, le consommateur ne payera pas une énergie plus cher que l'électricité. Pour ce genre d'investissement, il est impératif d'avoir des incitations fiscales », a précisé Serge Dubois. Leader mondial dans la fabrication des panneaux photovoltaïques, BP développe actuellement l'énergie solaire au Japon et en Allemagne. Tant que les prix du carburant ne sont pas libérés en Algérie, BP ne s'intéressera pas, selon lui, à la gestion de stations-service. « Mais il ne sert à rien de libérer les prix si, à côté, on augmente les taxes. Il faut que la place soit attractive. L'Algérie est en concurrence avec d'autres pays. On doit maximiser nos marges et nos bénéfices », a-t-il relevé. Pourtant, dans les années 1950, BP exploitait des stations- service en Algérie, revendues à l'Etat après l'indépendance. De nos jours, elle gère 30 000 stations à travers le monde. Pour l'Afrique, elle n'est présente qu'en Afrique du Sud. C'est simple : dans ces stations, un million de tasses de café sont vendues chaque jour ! En somme, un investissement multiple. Le français Total a montré de l'intérêt pour gérer des stations- service en Algérie. Combien gagne BP en Algérie ? « Il existe un accord de confidentialité qui nous lie à Sonatrach. C'est au ministère de l'Energie et des Mines de communiquer les chiffres », s'est contenté de répondre Serge Dubois. Reste que BP emploie en Algérie, entre contractuels et personnels détachés de Sonatrach, 5000 salariés, soit plus de 50% de l'ensemble des employés de la firme en Afrique. Un budget de 5 millions de dollars est consacré à la formation en Algérie. Un centre de formation sera ouvert en septembre prochain à El Menéa. Un contrat sera bientôt signé avec l'Ecole polytechnique d'Alger pour « lier l'entreprise à l'université ». Des cours d'anglais sont dispensés pour les jeunes dans le sud du pays. « Cela va les aider à trouver du travail dans les compagnies pétrolières où l'on parle qu'anglais », a précisé Serge Dubois.