Les représentants des majors Shell et BP, qui vont s'impliquer dans de grands travaux d'exploration en Algérie, soulignent l'importance du potentiel hydrocarbures du pays. Une plus grande compétition entre compagnies internationales sur les périmètres d'exploration proposés lors des successifs rounds lancés depuis 2000. C'est ce qui ressort des déclarations des officiels à l'issue de la cérémonie de signature, hier, de 9 contrats conclus avec respectivement Shell (2), BP (3), BHP (2) et Gulf Keystone (2), entérinant les résultats de l'ouverture des plis relative au sixième appel d'offres tenu le 9 avril dernier, et qui avait été sanctionné par l'attribution de 9 périmètres sur 10, soit le meilleur résultat depuis le premier round entamé à l'automne 2000. Cette compétition s'était caractérisée par le forcing des majors BP et Shell qui s'étaient adjugé 5 périmètres sur les 10 proposés. Le sixième appel d'offres a consacré le retour de Shell aux affaires pétrolières en Algérie après une éclipse qui a duré plus de dix ans. Le ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, qui a présidé la cérémonie, a insisté au cours de sa déclaration à la presse sur le fait que ces contrats induisent un investissement minimal par ces compagnies de 185 millions de dollars en matière d'exploration. On estime les réserves susceptibles d'être mises au jour à travers ces efforts à 1,5 milliard de barils équivalent pétrole, a-t-il ajouté. Ce qui va procurer de nouveaux revenus à l'Etat. Le premier responsable du secteur n'a pas manqué de souligner au cours de la cérémonie que 36 contrats ont été signés depuis 2000, soit en moyenne 7 contrats par an, une performance jamais atteinte depuis l'Indépendance. C'est le couronnement pour Sonatrach du respect de ses engagements, de l'instauration d'un climat de confiance ainsi que de la procédure d'appel d'offres fondée sur la transparence et l'équité entre toutes les compagnies, qu'elles soient petites ou grandes, a-t-il souligné. Le ministre de l'Energie a annoncé que le grand projet de développement des gisements de gaz de Tinhert, incluant une unité de GTL, dont l'appel d'offres vient d'être lancé, sera attribué suivant les dispositions de la nouvelle loi sur les hydrocarbures avant la fin de l'année. Il s'attend à ce que ces grandes compagnies investissent dans l'aval à la faveur des avantages multiples accordés aux investisseurs par la nouvelle législation sur les hydrocarbures : projets de raffineries, d'exportation de produits pétrochimiques, d'électricité… Tour à tour, les représentants des compagnies internationales gagnantes lors de ce dernier round se sont félicités d'avoir arraché ces périmètres. Le représentant de l'australo-britannique BHP a indiqué, dans sa déclaration, que l'Algérie représente un marché-clef pour son groupe. Celui de BP a annoncé que sa compagnie va investir plus de 100 millions de dollars en matière d'exploration en Algérie. Tandis que le délégué de Shell, M. Bishsel, directeur de l'exploration au sein de cette compagnie qui est parmi les premières au monde à l'instar de BP, a souligné l'intérêt de son groupe pour l'Algérie du fait de son potentiel géologique, de ses réserves en huile et en gaz importantes, proches des grandes zones de consommation, du fait que Sonatrach honore ses contrats, du professionnalisme du ministère de l'Energie et de la compagnie nationale. La compagnie Gulf Keyston à capitaux émiratis, qui a remporté deux périmètres, confirme, elle, son intérêt pour le potentiel du nord du pays. Tous ces contrats, outre l'effort interne de Sonatrach qui ira crescendo au cours des cinq prochaines années, augurent d'une intensification de l'exploration en Algérie à même d'améliorer le ratio-clé, le taux de remplacement des quantités produites par de nouvelles réserves. Un challenge que les succès exploratoires récents et les travaux de délinéation laissent espérer des résultats, en un mot dans le sens de la confirmation du potentiel, notamment de bassins moins explorés tels que ceux du Sud-Ouest dont les blocs sont actuellement très convoités. N. R.