Le RCD se dit «préoccupé» par la situation générale du pays. Ce parti, dirigé par Mohcine Belabbas, estime que la gestion actuelle des affaires du pays n'a rien de rassurant. Dans un communiqué, hier, sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national, le RCD, qui lutte pour un changement pacifique du système politique actuel, avertit contre les conséquences catastrophiques des nouvelles mesures contenues dans la loi de finances 2018, qui visent à réduire la facture des importations. Le parti, qui a voté contre ce projet de loi lors de son passage à l'APN, affirme que «la loi de finances, qui entre en vigueur en ce début d'année, risque de handicaper durablement le redressement d'un appareil productif déjà miné par une gestion bureaucratique». Ce parti de l'opposition considère que le recours à la planche à billets aura des conséquences graves sur la vie économique et sociale du pays et des populations. Le RCD estime que l'augmentation des prix de l'énergie va, à elle seule, se répercuter sur toute la production de biens et services dans tous les secteurs et va générer des hausses de prix en cascade. Des hausses qui vont grever davantage le budget des ménages, «déjà mis à mal par la dévaluation du dinar et l'inflation». Le RCD craint également que l'inflation atteigne des seuils catastrophiques pour l'économie nationale et pour les ménages. «La rareté des ressources ne manquera pas de provoquer une inflation qui sera incontrôlable, d'autant plus que l'essentiel des circuits de distribution et même de production échappe au contrôle du gouvernement», relève ce parti pour lequel «les nouvelles orientations du gouvernement Ouyahia font déjà les premières victimes à cause des ruptures de stocks particulièrement en médicaments anticancéreux». Le RCD dénonce dans ce sillage l'attitude du ministre de la Santé qui, pour se défendre, «évoque à la fois la subite cherté des produits et l'infructuosité d'appels d'offres». Le RCD estime ainsi que «le mensonge qui consiste à déclarer que la loi de finances 2018 sauvegarde le budget de la santé n'a pas tenu deux jours». Cela, ajoute ce parti de l'opposition, «pendant que la CNAS est toujours mise à contribution pour honorer les factures des soins des dignitaires à l'étranger». Le RCD rappelle avoir déjà mis en garde contre «les dangers d'une politique qui consiste à gagner du temps en attendant la présidentielle de 2019». Pour ce parti, «cette sorte d'année ‘‘blanche'' ne peut que virer rapidement pour changer de couleur devant l'accumulation des contraintes économiques et les besoins sociaux incompressibles». Le RCD regrette ainsi que les positionnements politiques prennent le pas sur l'impératif de gestion des affaires publiques. «La réunion FLN-FCE-UGTA, après la décision à la hussarde entérinée par une tripartite atypique pour imposer une privatisation spécifique, n'est pas un simple fait anecdotique», assure ce parti pour lequel cette rencontre «dénote de la persistance d'une tension au sommet pour le contrôle du déroulement de l'élection présidentielle». «Des positionnements partisans nouveaux accréditent cette thèse et confirment du même coup l'autonomie toute relative de nombre de courants politiques», ajoute cette formation qui, par ailleurs, prend acte de la décision de décréter Yennayer fête nationale. Le RCD rend hommage dans ce sillage «à toutes les militantes et tous les militants qui ont porté le combat identitaire» et s'incline devant «la mémoire de ceux qui ont fait le sacrifice suprême, victimes de l'aveuglement et de la répression du régime». Le RCD maintient, en outre, la date de la tenue de son congrès pour les 8, 9 et 10 février prochain.