Plus de 38 000 logements de type location-vente (AADL) dont 24 850 unités confiées à des entreprises étrangères et 13 600 autres à des entreprises algériennes enregistrent un retard dans la réalisation au niveau de 20 wilayas. Dans le secteur de l'habitat, les retards de livraison de logements se sont accumulés ces dernières années faute d'un suivi rigoureux. Les projets avaient du mal à être concrétisés. Les souscripteurs avaient de plus en plus de difficulté à discerner entre les effets d'annonce et les réelles avancées. D'après des chiffres officiels du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la ville, plus de 38 000 logements de type location-vente (AADL) dont 24 850 unités confiées à des entreprises étrangères et 13 600 autres à des entreprises algériennes enregistrent un retard dans la réalisation au niveau de 20 wilayas. Selon la même source, la formule LPL enregistre des retards de réalisation dans 18 wilayas. Dans ce contexte, Abdelwahid Temmar, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a fait état de plusieurs mesures prises par son département pour accélérer le rythme de réalisation et livrer les logements dans les plus brefs délais. La priorité du ministère est d'assainir la situation. Dans ce contexte, il tiendra aujourd'hui une rencontre avec les maîtres d'œuvre concernés par la réalisation des différentes formules de logement, particulièrement le Logement public locatif (LPL) pour connaître les causes à l'origine des retards enregistrés dans la réalisation de certains projets. Suite à ce contact, plusieurs décisions seront prises à l'encontre de ces entreprises allant de la résiliation des contrats et la mise en demeure à la relance de certains projets. C'est le ministre en personne qui a rendu publique cette information lors de son passage à l'APN. En réalité, les promoteurs comptent sur les contributions des bénéficiaires pour pouvoir entamer les projets alors qu'ils doivent disposer au moins des moyens financiers requis pour lancer un projet d'habitat sans compter sur les apports des bénéficiaires. Depuis sa nomination, le ministre a une feuille de route bien tracée pour finir tout le programme de logements lancé ou programmé (AADL, LPP, social), tout en réfléchissant à de nouvelles solutions et nouveaux types et modes d'accession au logement. Ces nouvelles solutions devraient prendre en compte la nouvelle configuration de la société algérienne, les contraintes budgétaires que connaît le pays et les ressources des Algériens. En fait, le gouvernement se déploie pour tenter de rassurer les Algériens. Le dossier dont la portée est éminemment politique est épineux et l'objectif est d'éviter absolument l'émergence de foyers de contestation et répondre aux souscripteurs qui pourraient montrer une certaine déception face aux retards dans la livraison des projets. Il faut dire que la filière du bâtiment et de la construction a été la plus touchée par la crise et le ralentissement économique. Dorénavant, les promoteurs seront mis sous pression par un meilleur suivi des projets qui se fera régulièrement à travers, entre autres, une intensification des sorties sur le terrain dans les différentes wilayas et la mobilisation d'équipes de contrôle. Les entrepreneurs concernés par le retard seront mis devant leurs responsabilités à travers la publication de leurs noms sur la page Facebook du ministère et à travers les médias. Le ministre ira plus loin en disant que la priorité sera donnée aux entreprises qui «respectent les critères de délai et de qualité», soutenant que les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements ne se verront plus attribuer de projets de logements à l'avenir. Le message adressé aux entreprises retardataires dans la réalisation des logements est sans la moindre ambiguïté. Après le paiement des créances, sur instruction du président de la République et vu la disponibilité des moyens de réalisation et des matériaux de construction, il n'y a plus aucun prétexte pour le retard dans la réalisation. Ce dossier, resté en suspens, a impacté directement le rendement des entreprises de réalisation. Dans le secteur de l'habitat, le gouvernement avait annoncé en mai dernier que près de 60 milliards de dinars seraient payés au titre des redevances dues aux maîtres d'œuvre en charge des projets de réalisation de logements. La priorité est donnée aujourd'hui à la relance de tous les projets à l'arrêt à travers le territoire national. Les nouveaux programmes de logements prévus en 2018, dans le cadre de la loi de finances, feront l'objet «d'un suivi rigoureux», a promis M. Temmar, qui a rappelé le lancement, en dépit des contraintes financières, des travaux de 270 000 unités à travers le territoire national, dont 80 000 pour l'habitat rural, 70 000 de type public aidé (LPA) et 120 000 dédiées à la formule de type location-vente. La stratégie de l'Etat en matière de logement est basée sur la livraison, avant fin de 2019, du programme de 1,6 million d'unités, inscrit dans le cadre du quinquennat en cours.