Grégoire peut mieux faire, téléfilm du réalisateur Philippe Faucon (Arte) qui l'a coécrit avec Soraya Nini, est en quelque sorte une chronique sur l'inégalité des chances. Ou une tranche de la vie de deux gamins, lycéens à Marseille, Grégoire et Hichem. Le premier est inscrit dans un prestigieux établissement, l'un des meilleurs de la ville. Pourtant, il n'a qu'une envie : arrêter l'école. De cette envie découle une série de bêtises, toutes, plus ou moins, des cris de détresse. Le second, Hichem, élève studieux, voudrait s'inscrire dans cette école renommée, alors que sa circonscription ne le lui permet pas. Pendant plusieurs semaines, il fera le pied de grue dans l'établissement dans l'espoir d'être pris. En vain. En désespoir de cause, et la mort dans l'âme, il devra rejoindre un autre lycée. Le niveau y est moins élevé et plusieurs postes d'enseignants sont encore inoccupés. Il devra s'en contenter. Grégoire peut mieux faire peut paraître bizarre. Il l'est sans doute pour notre société où la problématique scolaire est tout à fait différente. Mais ce film s'adresse à une autre société. Une société où les beurs et les immigrés ne sont pas toujours les bienvenus. Un film sans artifices, avec des acteurs jeunes pour la plupart et qui jouent avec un naturel étonnant. Un cinéma de proximité et d'immédiateté, c'est ainsi que Philippe Faucon « pratique » son cinéma. Ce film, projeté mercredi dernier à la salle l'Algeria, n'était qu'un prélude, une manière de présenter le style du réalisateur, et ce, en prévision de son prochain long métrage, Le Choix, dont le tournage doit débuter ces jours-ci en Algérie, principalement à Bou Saâda. Celui-ci, également coécrit avec Soraya Nini et adapté de l'œuvre de Claude Sales, a pour thème la guerre d'Algérie, vue d'un œil différent. La production exécutive sera assurée par la nouvelle société algérienne Saphina Productions en collaboration avec les sociétés Kinok Films (France) et la Création du Dragon (Bruxelles). Philippe Faucon a déjà réalisé une dizaine de longs métrages, films et téléfilms, dont Les Etrangers et Mes dix-sept ans et le plus célèbre, Samia (2000), qui a reçu le prix de la ville d'Amiens au Festival du film d'Amiens.