Le Parti des travailleurs est persuadé que l'action enclenchée après la signature de la charte pour le partenariat public-privé (PPP) visait ni plus ni moins la liquidation des grandes entreprises publiques. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, n'a pas été tendre, hier, avec le gouvernement et plus implicitement avec le chef de l'Exécutif, mais elle a ménagé, plus ou moins, le président Bouteflika qui est intervenu, selon elle, au moment opportun pour stopper, entre autres, la marche amorcée pour le bradage et la liquidation du secteur public. «Le président Bouteflika ne s'est pas contenté d'un message oral ou interne, il l'a fait publiquement via une instruction pour montrer son désaccord», c'est la réplique de Louisa Hanoune au Premier ministre et aux autres voix qui se sont élevées pour dire que le Président n'a pas arrêté le processus de privatisation et qu'il a seulement subordonné à son accord préalable toute ouverture de capital dans le cadre du partenariat public-privé (PPP). Le PT est persuadé que l'action enclenchée après la signature de cette charte pour le PPP visait ni plus ni moins la liquidation des grandes entreprises publiques. Un «prétendu PPP» qui veut tout simplement dire, selon Mme Hanoune, «privatisation, pillage et prédation». Si l'on en croit la première dame du PT, le président Bouteflika s'est dressé contre les appétits voraces des uns et des autres et aussi contre les décisions du Conseil de participations de l'Etat (CPE) qui avait bel et bien sélectionné des entreprises publiques à privatiser, dont Sonelgaz et des chaînes hôtelières. Mme Hanoune cite les hôtels El Djazaïr (Ex-Saint-Georges) et Sable d'Or. Par sa décision, le chef de l'Etat a montré, d'après la secrétaire général du PT, qu'il est possible de corriger l'orientation économique et qu'aujourd'hui la véritable solution à la situation actuelle réside dans l'abrogation ou le retrait de la charte qui cible même les hôpitaux et les structures publiques. Louisa Hanoune plaide aussi pour l'abrogation de la loi sur l'investissement et pour le retrait de la loi sur les investissements et les articles «mafieux» de la loi de finances 2016 qui étaient «putschistes». «Ce sont ceux qui sont au service de l'oligarchie qui ont mis au point ces trois textes (charte, loi sur les investissements et LF-2016)», a-t-elle indiqué. Elle revendique aussi l'abrogation des articles qu'elle a qualifiés d'«antisociaux», prévus dans la loi de finances 2018. Mme Hanoune a également appelé à l'abrogation de l'ordonnance 01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques et à la suppression du Conseil des participations de l'Etat, qu'elle assimile à un «gouvernement clandestin» dont la seule mission est le «bradage du patrimoine public», et demande un bilan sur les privatisations et l'instauration de l'impôt sur la fortune et la TAP. La secrétaire générale du PT a critiqué la décision d'Ouyahia sur le montage des véhicules. «C'est une décision arbitraire et qui est en contradiction avec le décret qu'il a lui-même signé. C'est pour cela que le Président est intervenu», a-t-elle commenté. Sur un autre chapitre, Mme Hanoune trouve surprenantes les déclarations du chef de l'Exécutif sur la jeunesse dont la situation est, d'après elle, le produit des politiques de désertification, de la hogra et de l'absence de perspectives. «Les responsables de ces drames — la harga revenue en force depuis quelques années — sont les auteurs des politiques économiques adoptées, parmi lesquels l'actuel Premier ministre», accuse-t-elle. Sur le plan social, elle pense que «l'interdiction des marches à Alger est anticonstitutionnelle et traduit l'extrême faiblesse du régime comme le traduisent les excuses présentées à l'Arabie Saoudite», déplore-t-elle. Pour Louisa Hanoune, il s'agit aujourd'hui de créer des mécanismes pour un contrôle rigoureux des deniers publics, de stopper la criminalisation de l'activité syndicale et de préserver le droit de grève. Le PT réitère son appel pour le retrait de la loi sur le travail qui est esclavagiste et la loi sur la santé qui est moyenâgeuse.