C'est un grand soulagement pour le Parti des travailleurs. Les récentes décisions prises par le président de la République consacrant Yennayer, jour de l'an amazigh, journée nationale chômée et payée et ses instructions données au gouvernement pour la création de l'académie de tamazight ont «libéré» le parti de Louisa Hanoune des attaques et des accusations venant de tous bords. Attaqué sévèrement par différentes parties, par rapport à l'amendement introduit par son parti, concernant la généralisation de tamazight et la protestation de la jeunesse de la Kabylie, le Parti des travailleurs semblait, avant ces décisions, dans «l'embarras». Le parti de Louisa Hanoune a mal digéré «la criminalisation de l'action parlementaire», notamment par des partis au pouvoir. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a affirmé, hier, devant les élus de son parti, au village des artistes à Alger, que le président de la République a pris des décisions historiques. Elle a invité le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à se prononcer et de dire que «les décisions du président de la République sur tamazight sont des manœuvres démagogiques», répondant ainsi à ses critiques quant à l'amendement proposé par les parlementaires du PT pour la généralisation de tamazight. Un amendement qui, aux yeux du Premier ministre, est assimilé «à des manœuvres démagogiques». Soulagée, Louisa Hanoune a estimé qu'avec cette «avancée historique», le combat pour la convocation d'une assemblée constituante, pour sauver le pays du chaos, s'avère nécessaire. C'est pour elle une question d'existence, «car il s'agit de reconstruire l'Etat», dit-elle. Reconstruire les institutions de l'Etat sur des bases saines, démocratiques et transparentes afin d'immuniser le pays complètement contre les dangers internes et externes. La SG du Parti des travailleurs a affirmé que l'année 2017 a été «horrible» sur tous les plans, notamment avec la démarche aventurière du gouvernement qui a commencé par une austérité asphyxiante et qui a été clôturée par un projet de «privatisation maquillée». Le fameux partenariat entre public et privé, le PPP, qui, selon Louisa Hanoune, n'est qu'une des recommandations et des orientations de la Banque mondiale et du FMI. Des orientations qui, dans le passé, ont fait des désastres : «1.500 entreprises publiques ont été dissoutes et la liquidation de 1,2 million d'emplois directs et indirects». Et d'insister : «C'est une légalisation de la privatisation et du bradage de ce qui reste d'entreprises publiques au profit de certains cercles au niveau national et international». Et de s'interroger : «Pourquoi maintenir toujours le Comité de participation de l'Etat dans ce cas ?». Pour ce qui est de la loi de finances 2018, Louisa Hanoune a estimé que cette loi «est une véritable bombe à retardement». Selon elle, c'est une attaque agressive contre le pouvoir d'achat des Algériens. En ce qui concerne les excuses officielles présentées par Ahmed Ouyahia à l'ambassadeur de l'Arabie Saoudite à Alger, suite à l'affaire du tifo hostile au fils du roi saoudien, Louisa Hanoune dira que le peuple algérien n'a mandaté personne pour demander des excuses. Et d'affirmer qu'on n'est pas contre le fait qu'ils nous traitent de bandits, «quand il s'agit de défendre la Palestine et les causes justes à travers le monde».