Prenant pour cible les SGP et le CPE, le parti de Louisa Hanoune estime que ces deux organismes, “accélèrent l'œuvre de désertification de l'industrie nationale”. Le secrétariat politique du Parti des travailleurs a dénoncé, hier, en des termes très durs, la politique de privatisation menée par le gouvernement et en a appelé au président de la République “pour faire cesser ce carnage avant qu'il ne soit trop tard”. Réunie en session ordinaire pour évaluer l'état de préparation de l'université d'été du parti devant se dérouler du 16 au 20 août à Boumerdès, l'instance exécutive de la formation de Louisa Hanoune a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il a estimé que “la dissolution des SGP et du CPE et l'abrogation de la loi sur les capitaux marchands sont la condition pour la définition d'une politique industrielle algérienne qui préserve le présent et l'avenir du pays”. Descendant en flammes le processus de privatisation des entreprises publiques qu'il a assimilé à un bradage, le secrétariat politique du PT tire la sonnette d'alarme quant aux retombées de cette politique qui, “en livrant notre économie à une mainmise étrangère totale, prépare des lendemains incertains pour le pays, au moment où l'Etat dispose de tous les moyens financiers nécessaires pour amorcer une vraie relance économique, conforme aux besoins de la nation et donc indépendante”. Poursuivant son réquisitoire, le PT cible notamment les SGP et le CPE. Pour le parti, ces deux organismes, “agissant en Etat parallèle, accélèrent l'œuvre de désertification de l'industrie nationale et de bradage du secteur public, y compris les entreprises stratégiques de surcroît en excellent état, à l'instar de l'ENGI et du CPA, à des multinationales, alors que le portefeuille des participations, c'est-à-dire des privatisations, a été supprimé, impliquant que M. Temmar ne doit plus disposer du sort des différents secteurs”. Le parti de Louisa Hanoune considère, en effet, que “cette confusion totale qui dissout les prérogatives des différents ministères est sciemment entretenue pour faire passer le rouleau compresseur sur l'ensemble du secteur public, alors que le programme du gouvernement a annoncé la définition des secteurs stratégiques, non privatisables, et le fait que l'Etat compte s'appuyer sur le secteur industriel public et le relancer”. Le PT avertit que “cette politique du fait accompli” et de “la terre brûlée” qui consiste à “liquider tout le patrimoine économique national au profit de pseudo-investisseurs étrangers à qui sont offerts des joyaux source de fierté pour le peuple algérien, si elle n'est pas stoppée provoquera inéluctablement un effondrement à la manière de l'Argentine”. Le secrétariat du PT a estimé, par ailleurs, que les dernières décisions portant privatisation tout comme les précédentes “violent le cahier des charges et la loi 01/04 portant privatisation, notamment concernant l'avis des travailleurs et le maintien des emplois”. Se déclarant solidaire des syndicalistes et travailleurs du port d'Alger, opposés à la concession-privatisation de ce secteur qui relève de la sécurité nationale, et de l'ensemble des travailleurs “mobilisés contre la liquidation bradage” de leurs entreprises, le PT considère que c'est cette même politique qui est à l'origine de l'abstention de 65% des Algériennes et des Algériens, et alerte sur “cette dérive qui hypothèque les chances d'un véritable développement économique et de la restauration de la paix durable”. Synthèse H. Saïdani