La pasionaria du PT «Il est plus que temps de faire le bilan des privatisations, prévu par la loi 01-04...» La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a indiqué hier, à l'ouverture des travaux de la session ordinaire de son bureau politique que «les décisions du président de la République concernant la question amazighe dans son ensemble, réparant un déni de justice historique ont été suivies d'autres décisions «positives»: En premier lieu, il y a la décision et l'instruction, relative au montage de véhicules, par laquelle, une dizaine d'entreprises ont été agréées pour exercer l'activité alors que d'autres ont été écartées. Le tri de Ahmed Ouyahia, qui est selon Mme Hanoune «une dérive arbitraire, étrange, incompréhensible et contradictoire avec le contenu du décret qu'il a lui-même signé», a fini par «susciter beaucoup d'interrogations, d'où l'intervention du chef de l'Etat». En second lieu, avance-t-elle, il y a «l'instruction du président sur les privatisations». «Le Premier ministre et d'autres voix nous disent que le président n'a pas stoppé les privatisations, mais qu'il a juste rappelé qu'il fallait demander son avis. Si cela était vrai, il n' y aurait pas eu de communiqué de la présidence de la République ni sur le secteur du montage des véhicules ni sur le PPP, et le président se serait contenté d'une directive interne et pas d'un communiqué public», a fait savoir Mme Hanoune. Le président de la République, a-t-elle poursuivi, «a stoppé l'amorce de la liquidation du secteur public et s'est dressé contre les appétits voraces des uns et des autres, notamment les décisions du CPE qui ont commencé à sélectionner les plus importants hôtels comme l'hôtel El Djazaïr et Sables d'or, qui ont été rénovés ainsi que d'autres entreprises parmi les joyaux de l'industrie nationale». «Tout le monde a su que la bave des uns et des autres a commencé à couler à flots, et on lorgnait du côté d' Air Algérie, Cosider et d'autres entreprises», a-t-elle ajouté. «La solution véritable et durable consiste à annuler la Charte sur le partenariat public-privé qui vise même les hôpitaux et les services publics ainsi que l'abrogation de la loi sur les investissements et les articles antinationaux introduits dans la LF 2016, car ces trois lois ont légalisé et institutionnalisé le retour à la privatisation, à la prédation et au pillage local et étranger», a-t-elle soutenu. «La loi 01-04, qui a inspiré ces trois lois, doit être abrogée caduque car toute nouvelle loi rend caduque du fait de la précédente qui lui est contradictoire». Ainsi, indique-t-elle: «Ceux qui ont maintenu cette loi et le CPE, dont la mission exclusive consiste à brader le patrimoine public, en se comportant comme un gouvernement parallèle, clandestin sans contrôle», a-t-elle appuyé. «Afin que l'intervention du président de la République pour stopper cette dérive soit conséquente, il faut abroger la loi 01-04 et la suppression du CPE pour que toutes les EPE et les infrastructures publiques soient sous la responsabilité exclusive des ministères de tutelle dont elles dépendent», a-t-elle insisté. «Il est plus que temps que soit présenté le bilan des privatisations, d'ailleurs prévu dans la loi 01-04 qui oblige le ministre de présenter annuellement le bilan des privatisations», a-t-elle prôné, en rappelant qu' «aucun gouvernement n'a présenté le bilan des privatisations». Elle a indiqué aussi que «la résolution de la question démocratique nationale de tamazight est centrale, mais nous resterons vigilants jusqu'à la concrétisation totale des décisions du président de la République car nous savons que la nature délétère du système est le principal obstacle devant l'avènement de la démocratie et le règlement de l'ensemble des problèmes». La pasionaria du PT a estimé: «C'est très surprenant d'entendre le Premier ministre déclarer ne pas connaître les raisons qui ont poussé les jeunes Algériens à tenter la harga.» Tout le monde sait que «ce phénomène dramatique est le résultat direct de ce que subissent les jeunes Algériens comme injustice (la hogra), le mépris, auquel l'état des lieux s'ajoute, le manque de perspectives avec des horizons bouchés. Il est aussi le résultat des politiques précédentes de réajustement structurel et d'austérité monstrueuse», a-t-elle fait remarquer. Pour Mme Hanoune, «Ahmed Ouyahia est en partie responsable du retour de ce phénomène...».