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«Je rêve qu'on puisse voir ce film en Algérie»
Arezki Metref. Journaliste, écrivain et réalisateur
Publié dans El Watan le 23 - 01 - 2018


Propos recueillis par Samir Ghezlaoui
Une journée au Soleil est votre nouveau film-documentaire, réalisé en France cette fois-ci. Quelle réception lui a réservé le public lors de sa projection ?
Ce documentaire a été projeté plusieurs fois dans une salle de répertoire à Paris, Le Reflet Médicis, puis à la salle mythique le Louxor de
Barbès, dans le cadre du Maghreb des films de l'année 2017. Il a été projeté également au Festival Lumières d'Afrique, à Besançon, et enfin, la semaine dernière, au cinéma La Clef, une salle de qualité et d'engagement du Quartier latin. Et à chacune des projections, le public a accueilli le film avec beaucoup d'émotion et d'intérêt. Les phrases qu'on entend le plus souvent sont : «On ne savait pas ceci ou cela» ou «On a appris beaucoup de choses».
Comment vous est venue l'idée de raconter l'histoire de l'immigration kabyle, et algérienne d'une manière générale, à travers les cafés ?
En fréquentant les cafés en arrivant en France dans les années 1990, j'ai découvert l'importance de leur rôle à la fois sociologique, culturel et politique dans le maintien de la cohésion de la communauté algérienne.
C'est dans les cafés que l'immigré retrouvait son village. C'est dans les cafés que la langue des ancêtres s'est perpétuée dans l'exil. C'est dans les cafés que les émigrés continuent à aimer leur cuisine et leur musique. C'est dans les cafés que la musique de l'émigration, qui a renouvelé les thématiques notamment de la chanson kabyle, est née et s'est épanouie. Enfin, depuis l'Etoile nord-africaine (ENA), née dans les années 1920, c'est dans les cafés que se forme la conscience politique des travailleurs émigrés.
De tout temps, les cafés ont joué le rôle de lieu de réunion politique, de recrutement de militants, de distribution de la littérature de propagande. L'historien, Omar Carlier, le dit dans le film à propos de la rivalité FLN/ MNA pour le contrôle de l'émigration : «Qui tient les cafés tient la base.»
Quand je suis arrivé en France en 1993, j'ai vu les derniers cafés à l'ancienne et tout le travail culturel et politique qui pouvait s'y faire. C'est une tradition qui remonte à l'aube de l'émigration et qui continue à ce jour, mais en ayant épousé tous les bouleversements qu'a connus la configuration de l'émigration.
Pourquoi avez-vous choisi de donner la parole à des intellectuels engagés et des personnalités publiques, au lieu de recueillir des témoignages de personnes anonymes ?
Ce n'est pas tout à fait juste. Il n'y a pas que des intellectuels qui interviennent. Il y a aussi des acteurs anonymes comme vous dites de cette histoire. Pourquoi aussi donc des intellectuels ? Parce que ce n'est pas un radio-trottoir, où il s'agit de recueillir au vol des paroles d'anonymes, mais d'un documentaire construit, où le vécu a besoin d'être raconté, mais aussi mis en perspective et en contexte par des intellectuels dont c'est l'apport de structurer des choses éparses en propos utiles.
Et c'est doublement utile lorsqu'il s'agit, comme c'est le cas, de Mohamed Harbi, à la fois un acteur de cette histoire, puisqu'il a été l'un des responsables de la Fédération de France du FLN, et d'un historien qui a étudié cette époque. Ces gens ont été choisis non seulement pour leur capacité d'analyse, mais aussi parce qu'eux-mêmes ont des témoignages à donner.
Parmi les participants, il y a le grand comédien algérien Sid Ahmed Agoumi, présent dans le documentaire à travers des images, mais sans prendre la parole. Quel est le sens de sa contribution «muette» ?
J'ai été très heureux de travailler avec Sid Ahmed Agoumi, qui a été distribué il y a 20 ans dans ma pièce Priorité au basilic. C'est un grand comédien pour qui j'ai beaucoup d'estime et d'admiration. Sa présence, plutôt rare, dans le film, incarne à mes yeux la terrible et douloureuse saignée des artistes algériens contraints à l'exil, notamment après l'ignoble assassinat de Alloula et Azzedine Medjoubi, et d'autres encore. Et comme toutes les autres, cette grande douleur est muette.
Qu'en est-il de la place qu'occupent aujourd'hui les cafés dans la vie sociale, culturelle et politique de nos émigrés ?
Avant, les émigrés formaient une communauté d'hommes seuls vivant dans des garnis qui possédaient un café. Le café s'imposait presque à eux. Aujourd'hui, les émigrés vivent le plus souvent en famille ici en France.
Ils vont moins aux cafés. Et il y a beaucoup de jeunes, étudiants, intellectuels, qui fréquentent les cafés de jeunes plutôt que ceux de leurs parents ou grands-parents. Le café a changé, comme la société. Et même dans les cafés algériens qui ont gardé leur spécificité, il y a une plus grande mixité. Néanmoins, beaucoup de ces cafés ont gardé les traditions culinaires algériennes, et dans certains, on parle même spontanément en kabyle ou en arabe, c'est dire la force de caractère de l'endroit.
De plus, en dépit du fait que les salles de spectacles soient désormais ouvertes aux artistes algériens, ce qui n'était pas le cas dans le passé, les cafés continuent à abriter des activités musicales. Par ailleurs, le café est utilisé aujourd'hui encore par les émigrés, ayant reconstitué leur comité de village en exil, comme un lieu de rencontres et de réunions.
Comptez-vous présenter le film en Algérie ?
Oui, bien sûr. Je rêve qu'on puisse voir ce film en Algérie. Nous avons introduit au niveau des services concernés une demande de visa pour pouvoir le montrer au public. On l'a envoyé aussi aux principaux festivals qui se tiennent en Algérie. Le Festival du film engagé d'Alger l'a rejeté.
On ne nous a pas donné les raisons de ce rejet, mais il doit certainement y en avoir. Franchement, j'aurais aimé les connaître, au besoin pour améliorer le film. On l'a envoyé aussi au Festival du film de Annaba. On attend toujours une réponse, quelle qu'elle soit !


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