Après de longues années d'attente, 490 acquéreurs de logements sociaux participatifs (LSP) et promotionnels aidés (LPA) d'El-Eulma, deuxième agglomération de la wilaya de Sétif, ont reçu, hier, les clés de leurs logements. La cérémonie intervient quelques jours après une identique opération qui a touché 450 attributaires du chef-lieu de wilaya. Ceci dit, les 940 nouvelles distributions ne doivent en aucune manière être l'arbre qui cache la forêt. Car des centaines, pour ne pas dire des milliers, de logements sociaux participatifs (un segment rayé depuis des lustres de la carte) sont en souffrance à Sétif, El-Eulma, et Aïn Oulmane, pour ne citer que ces trois villes, où des familles attendent sur des charbons, la «délivrance». En dépit des doléances, de nombreux sit-in observés ici et là, les «biens» des attributaires qui ont pourtant honoré leurs engagements (le payement s'entend) sont otages de certains promoteurs. Lesquels tergiversent, au grand désappointement des bénéficiaires tétanisés par un chantage ne disant pas son nom. Malgré les mises en demeure des autorités de la wilaya, les «promoteurs» qui se sont, pour certains d'entre eux, engagés à livrer ces LSP avant la fin de l'année dernière, trouvent à chaque fois un nouveau prétexte pour reporter la date de livraison. Pour le sempiternel problème des VRD (voirie et réseaux divers), des milliers de logements publics locatifs (plus connus sous l'appellation «logements sociaux») sont depuis des années abandonnés à un triste sort à Ouled Saber (1000 unités), à El-Eulma (1200 unités), Aïn El Kebira (600 unités), Bir El-Arch (350 logements), Aïn Oulmene (850 unités), Sétif (3400 appartements), et dans beaucoup d'autres coins de la wilaya, où le nouveau quota du logement promotionnel aidé (LPA) fait l'objet de moult spéculations. Intéressés par la formule, des centaines de citoyens ont constitué le dossier, mais ne savent où le déposer. «Nous n'avons toujours pas reçu le quota de wilaya, mais les sites d'emplacement sont désignés», souligne un fonctionnaire qui a préféré garder l'anonymat.