L'entrée en vigueur de la nouvelle tarification du transport suburbain des voyageurs, qui a augmenté de 5 DA, a provoqué une vague de protestation manifestée par des fermetures de routes à Béjaïa. Des citoyens ont maintenu fermée hier, pour le deuxième jour consécutif, la RN12 qui mène vers Tizi Ouzou, via Adekar, au niveau de l'entrée de la ville d'El Kseur, au lieudit Bouzoulem. Les manifestants ont dénoncé l'augmentation des prix et revendiqué l'ouverture de nouvelles lignes. Si la direction des transports de la wilaya n'est pas contre l'octroi de nouvelles autorisations d'exploitation malgré le gel décidé par la tutelle, elle ne s'oppose cependant pas à l'application de la nouvelle tarification qu'elle a elle-même annoncée à travers un communiqué. Les autorités ont autorisé une augmentation du prix du transport en application de l'instruction (n°945 du 30 décembre 2017) du ministère des Transports, signée à la fin de l'année passée comme une conséquence de la loi des finances 2018. Elle répond, a expliqué le communiqué de la direction des transports, «aux réajustements des tarifs». Applicable depuis le 21 janvier, la nouvelle tarification affiche une augmentation de «5 DA par service». La décision a été prise dans le cadre d'une commission ad hoc à laquelle ont été intégrés les services de sécurité, la direction du commerce et les syndicats des transports, sans les associations de défense des consommateurs. Les usagers ont été destinataires d'un communiqué les informant de l'augmentation et de la date de son entrée en vigueur. Les premières colères se sont manifestées avant-hier avec la fermeture de quelques axes routiers, dont la RN12, la RN9 au niveau de Draâ El Gaïd, une route communale à Fenaïa… Les usagers ont dénoncé une augmentation «anarchique», accusant certains transporteurs de ne pas s'être limités à l'augmentation de 5 DA autorisée. S'estimant être dans leur droit, des transporteurs sont entrés en grève, hier, sur la ligne Amizour-El Kseur et du côté de Kherrata. Un bras de fer s'engage sur le terrain entre usagers et transporteurs, reproduisant le même scénario d'il y a quelques années avec l'augmentation, non autorisée, des tarifs du transport urbain dans la ville de Béjaïa.