Issus du milieu défavorisé, leur âge varie de 4 à 14 ans. Ils sont atteints de leucémie, de lymphome ou de la maladie d'Hodgkin. Selon plusieurs praticiens dans cette clinique pédiatrique d'une capacité d'accueil de 100 lits, ces trois pathologies ont été également relevées au Centre hospitalo-universitaire de Constantine. « Nous avons été alertés par nos confrères de Constantine que les populations de Tébessa et des Aurès, atteintes de pathologies similaires, sont enregistrées dans la liste des hospitalisés dans leur structure. S'agit-il de cette loi des séries qui intervient parfois dans le monde de la santé ou d'une coïncidence qui mérite d'être étudiée par les autorités compétentes ? », se sont interrogés nos interlocuteurs. A ce niveau, compte tenu de la prévalence sensible des cancers dans ces régions, on parle déjà de la nécessité pour le ministère de la Santé de déclencher une enquête nationale. Les questionnements quant aux causes à l'origine de cette amplitude des cas d'enfants cancéreux sont nombreux. Ils datent de la période coloniale et de l'éventualité d'essais bactériologiques effectués par l'armée française sur les parents de ces enfants, la pollution terrestre aérienne au moyen de substance radioactive ou chimique… La prise en charge de ces enfants malades poserait problème. Sur le plan médical d'abord avec l'indisponibilité chronique des poches de sang rhésus négatif indispensables à ce type de pathologies. « Nous éprouvons d'énormes difficultés à disposer de concentrés plaquettaires et de culots globulaires. Quatre poches au moins de donneurs de sang sont nécessaires pour préparer une poche de concentré plaquettaire. Les rhésus négatifs sont les plus demandés. Ils font cruellement défaut dans les banques de sang. Nous lançons un appel aux donneurs de sang pour pouvoir alimenter la banque de sang. La vie et la survie de ces enfants malades et plus que vulnérables en dépend », affirment les praticiens en majorité spécialisés. Avec un important effectif d'agents paramédicaux, ils assument, en ambulatoire et en interne, quelque 200 consultations jours. Ils sont unanimes à reconnaître que la proximité dans une même salle d'hospitalisation d'enfants atteints de cancer et soumis à des séances de chimiothérapie pose problème. « D'autres enfants atteints de pathologies différentes moins graves sont traumatisés à la vue de leurs petits camarades subir les effets de la chimio. Nous attendons avec impatience la réalisation du centre anticancéreux », ont ajouté ces praticiens. Bien que des associations interviennent pour apporter leur concours à la solution des problèmes urgents, le manque d'adjuvants et de radiothérapie se pose avec acuité. La clinique pédiatrique de St Thérèse, une structure de soins pour enfants héritée de la période coloniale, a accueilli il y a quelques années 2 enfants sidéens. Il s'agissait d'un garçon et sa sœur nés de parents sidéens. « Depuis nous n'avons plus eu de cas, et c'est tant mieux », a précisé un des pédiatres.