Le problème de l'accès à la radiothérapie se pose de plus en plus pour les cancéreux qui ne savent plus à quelle porte frapper. L'Association d'aide aux personnes atteintes de cancer, Nour Doha, dénonce une situation qui met chaque jour qui passe la vie des cancéreux en danger. La journée du lymphome, organisée dernièrement, a été l'occasion de réitérer les multiples appels pour régler le problème des radiothérapies. Nour Doha a lancé un appel d'urgence pour réagir à la situation «difficile» que vivent les cancéreux depuis quelque temps à cause des «défaillances» constatées au niveau d'un nombre de centres de radiothérapie à travers le pays. Les spécialistes ont insisté sur l'impérative nécessité de remettre en marche certaines radiothérapies qui sont à l'arrêt, appelant aussi à augmenter leur nombre qui demeure «restreint vu le nombre croissant des cancéreux». La présidente de Nour Doha, Mme Samia Gasmi, a indiqué que «des rendez-vous sont données aux patients à partir de 2010, annulant ainsi les bénéfices de la chimiothérapie, quand elle y est associée, et conduisant le malade à une grave récidive et à la mort. Selon elle, le malade cancéreux est souvent obligé de se déplacer d'une région à une autre pour se faire soigner et, dans la plupart des cas, il est obligé d'attendre des mois». L'oratrice a précisé que le centre spécialisé de Constantine est «à l'arrêt, sachant qu'il est le seul établissement qui assure la radiothérapie pour toute la région de l'est du pays». La situation du centre d'Oran n'est pas meilleure puisque ses capacités d'accueil sont très réduites au vu de la demande. S'agissant du centre de Ouargla, il n'est toujours pas opérationnel alors qu'il est équipé d'une radiothérapie depuis quelques années au moment où les malades du Sud continuent d'affluer vers Alger. Quant au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, qui a retrouvé son activité depuis peu, il n'arrive plus à assurer toute la demande malgré le fait qu'il fonctionne H24 y compris les jours fériés. D'autre part, les capacités d'accueil du centre de Blida demeurent inférieures à la demande «grandissante», a estimé la présidente de cette association. Rappelons que les conférenciers intervenaient lors d'une rencontre sur le thème «le lymphome, un cancer qui se soigne». Une rencontre dont le but est de sensibiliser et d'informer l'opinion publique sur le lymphome, une maladie méconnue et difficile à dépister mais qui se soigne. Selon les spécialistes, «le lymphome est une forme de cancer qui peut survenir à tout âge et dont le diagnostic et la prise en charge par les hématologues sont bien établis. Les intervenants ont mis en exergue la nécessité d'un diagnostic suffisamment précoce pour permettre un traitement adapté et efficace dans le but d'arriver à soigner cette pathologie à hauteur de 60%. Le lymphome est de plus en plus fréquent en Algérie. Le nombre des patients atteints de lymphome dans notre pays est en progression et double pratiquement d'année en année». Il faut savoir qu'il existe plusieurs sortes de lymphomes : hodgkiniens et non-hodgkiniens comme la leucémie lymphoïde chronique. «Comme pour la plupart des tumeurs, les origines exactes des lymphomes ne sont pas connues avec précision. Les symptômes révélateurs de la maladie restent relativement communs et peuvent être aisément confondus avec ceux d'autres maladies moins graves comme la grippe : fièvre (particulièrement la nuit), état grippal, apparition de ganglions (cou, aisselles, clavicule), perte de poids inexpliquée, fatigue, essoufflement.» D'après les spécialistes, ces symptômes peuvent être bénins, mais s'ils persistent ils pourraient cacher une maladie maligne comme le lymphome. Le dépistage se fait au niveau des médecins généralistes et ORL. R. S.