Les différentes composantes de la communauté scolaire s'interrogent sur le sort de la charte de l'éthique et de la stabilité dans le secteur, signée à la fin de l'année 2015 avec la majorité des représentants des travailleurs. En effet, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) ont, lors de leurs conseils nationaux tenus ces derniers jours, souligné les conditions «intenables» dans lesquelles évoluent les travailleurs du secteur de l'éducation et lancent un appel à la mobilisation pour tous les travailleurs du secteur pour défendre leurs droits. Le Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest) s'alarme, lui aussi, de la situation socioprofessionnelle «difficile» dans laquelle se trouvent les travailleurs du secteur, «dans l'indifférence totale» des pouvoirs publics. Ces syndicats signataires de la charte prévoient, ainsi que toutes les autres formations du secteur, encadrées actuellement dans l'Intersyndicale de la Fonction publique, de lancer un préavis de grève «juste après celle du 14 avril, retenue par l'Intersyndicale de la Fonction publique». Hier, les dates qui ont fait consensus pour la tenue d'une grève nationale sont les 21 et 22 février. Les syndicats du secteur de l'éducation comptent s'organiser en une intersyndicale du secteur de l'éducation pour défendre les droits des travailleurs et dénoncer l'atteinte aux acquis qui sont actuellement menacés, souligne Boualem Amoura, président du Satef. Un calendrier sera dégagé par les représentants des syndicats de l'éducation après la grève du 14 février à laquelle a appelé l'Intersyndicale de la Fonction publique, explique Meziane Meriane, coordonnateur national du Snapest. Les syndicats de l'éducation s'inquiètent particulièrement de la volonté de «remettre en cause le droit de grève dans le secteur de l'éducation». «Nous détenons des informations selon lesquelles le ministère de l'Education compte introduire une demande à la présidence de la République pour que le secteur de l'éducation soit classé de souveraineté avec ce que cela implique sur l'exercice de la grève», révèle M. Amoura, rappelant par la même occasion les déclarations de la ministre du secteur au début de la grève du Cnapeste, affichant sa volonté de faire interdire les grèves dans le secteur de l'éducation.