Quelle sera la nature de l'action de protestation que compte organiser l'Intersyndicale à la faveur de la réunion de samedi prochain ? « Réponse : toutes les options sont envisageables. Nous sommes ouverts à toutes les possibilités : grève cyclique, grève illimitée, rassemblement... », a déclaré, hier, au forum du quotidien arabophone El Mihwar, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane. Pour sa part, le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), Sadek Dziri, a affirmé que les syndicats n'« ont d'autre choix que d'aller vers des actions plus radicales pour faire reculer le gouvernement sur sa décision de supprimer la retraite proportionnelle et sans condition d'âge ainsi que son projet du code du travail qui est une véritable atteinte aux libertés syndicales et aux acquis des travailleurs ». Même son de cloche chez le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet. « Ce n'est pas les syndicats qui ont voulu cela. Mais c'est le gouvernement à travers ses décisions qui nous ont mis dans cette situation », a-t-il indiqué. Pour le chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), Messaoud Boudiba, les syndicats, en leur qualité de partenaires à part entière, veulent être écoutés et associés dans la prise des décisions sur toutes les questions en relation avec les travailleurs et le monde du travail. Les syndicalistes récusent les arguments du gouvernement pour justifier la suppression de la retraite anticipée. Pour eux, il y a d'autres solutions susceptibles de voler au secours de la Caisse nationale des retraites. Mieux, pour Meziane Meriane, cette décision de supprimer la retraite proportionnelle va encore aggraver la situation financière de la Caisse, si celle-ci se trouvait « vraiment en situation de déficit ». Il se demande comment elle (la Caisse) va procéder pour payer la pension des nouveaux retraités ». Au sujet des déclarations du ministre du Travail qui soupçonnent les syndicats de s'adonner à des manœuvres politiques, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a regretté ce type d'accusations « qui jettent de l'huile sur le feu ». « Nous ne sommes pas ici pour faire de la politique, mais pour défendre les droits des travailleurs », a-t-il riposté. Outre le maintien de la retraite anticipée, l'Intersyndicale réclame le retrait du code du travail qui constitue, à ses yeux, une atteinte aux libertés syndicales ainsi qu'à l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs menacé, selon elle, par la loi de finances 2017.