Les élèves rebroussent encore chemin pour le septième jour de la grève du Cnapeste, tous paliers confondus. Et il n'est toujours pas sûr que dimanche il y aura reprise des cours. Mas au rythme où vont les choses, il y aura encore la grève dans tous les paliers et encore du retard… puisque mercredi 14 février, c'est l'intersyndicale, tous secteurs confondus, qui débrayera encore. Pour les 21 et 22 février, plusieurs syndicats de l'éducation appellent aussi à une nouvelle grève. Des wilayas comme Blida, Tizi Ouzou, Béjaïa et Chlef sont en grève depuis des semaines, voire des mois. Constat : retard dans le programme scolaire, à l'exception des élèves qui suivent des cours de soutien, parfois chez les enseignants grévistes eux- mêmes. Au ministère, pour cette nouvelle grève entamée le 30 janvier, il n'y a pas de risque de retard dans les cours, et le spectre d'une année blanche est écarté pour le moment, selon la ministre. Mais l'inquiétude est surtout enregistrée dans ces wilayas ayant entamé leur protestation depuis un certain temps déjà. L'inspecteur général du ministère de l'Education, Medjani Messeguem, signale que les perturbations dans le programme scolaire «ont donné lieu à des régulations des programmes scolaires, dans les wilayas affectées, en procédant au remplacement des grévistes par 426 enseignants». Intervenant hier lors de son passage sur les ondes de la Chaîne 3, il explique que le rattrapage de ce retard causé aux programmes se fera pendant les vacances de printemps. C'est- à-dire, «en grignotant une semaine sur les vacances de printemps», avait-il déclaré. Le ministère de l'Education se considère être «dans la règle de droit» quant aux radiations des enseignants grévistes, selon Messeguem. Argument : dans la mesure où la justice a décrété que la grève était «illégale», ceux-ci sont considérés comme étant «en absence». Des mises en demeure ont commencé à être adressées, «depuis mercredi», aux grévistes absents depuis le 26 novembre, et dont «des milliers», indique encore l'inspecteur général du ministère, ont commencé à rejoindre leurs établissements. La ministre, Mme Benghabrit, ne saurait accepter ce «chantage», avertit-elle cette semaine. Elle évoque aussi des revendications irréalistes et un syndicat (le Cnapeste) qui abuse du droit de grève. Pourquoi en est-on arrivé là ? A la signature de la charte de l'éthique et de la déontologie en novembre 2015, on avait presque cru à une nouvelle ère qui allait s'ouvrir dans le secteur. Signée par huit syndicats sur les dix reconnus, cette charte était, jusque-là, une sorte de «contrat de confiance». Cela reflétait une «volonté» de toutes les parties, syndicats et ministère, d'aller vers la concrétisation réelle d'une stabilité durable dans le secteur de l'éducation. Les parties se sont engagées, à travers ce document, à un «travail sérieux» pour rehausser la qualité de l'école. A l'époque, certes, la ministre affirmait : «Le travail est titanesque, mais il y a une proportionnalité à faire entre le droit à la grève, qui est un droit constitutionnel, et l'obligation de la scolarité». Désengagement, trahison ? «Non», estiment les syndicalistes.