Alors que le conflit entre le ministère de l'Education et le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) ne reflète aucun espoir d'une quelconque issue, une journée de grève est programmée aujourd'hui par l'Intersyndicale. Une dizaine de syndicats autonomes de la Fonction publique sont signataires d'un appel à une journée de grève et des rassemblements à travers le pays pour dénoncer l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs et les menaces qui pèsent sur l'activité syndicale. Cette journée sera suivie par deux jours de débrayage les 21 et 22 février, auxquels a appelé l'Intersyndicale de l'éducation, pour les mêmes revendications socioprofessionnelles. Le secteur de l'éducation ainsi que les autres secteurs de la Fonction publique sont exposés aux risques de mouvements de protestation répétitifs. Tout en appelant «à la sagesse» dans la gestion du conflit avec le Cnapeste en grève depuis le mois de novembre dernier, Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), estime que «le gouvernement doit assumer les conséquences de ses décisions et est interpellé à réagir s'il ne veut pas que la situation lui échappe». Les syndicats autonomes argumentent leurs actions par l'inflation qui a affaibli le pouvoir d'achat, faisant des travailleurs des chefs de famille pauvres ne pouvant plus satisfaire les besoins élémentaires de leur en alimentation et en soins. «Le gouvernement avait le choix d'opter pour l'impôt sur la fortune et la réduction de l'impôt sur le revenu général, mais il a préféré appauvrir les travailleurs en maintenant l'impôt élevé du salarié (IRG) supérieur aux impôts prélevés sur les commerçants et autres patrons», dénonce le coordonnateur national du Snapest. Dans la déclaration de l'Intersyndicale à la veille de cette journée de grève, le gouvernement est pointé du doigt dans la situation de crise qui étouffe les ménages et d'effritement des acquis des travailleurs. «Le gouvernement a montré la tendance libérale adoptée au détriment des sacrifices des travailleurs avec la fermeture totale et programmée des portes du dialogue et la répression sans précédent des syndicats», indiquent les signataires de l'appel à la grève. Des décisions allant dans le sens de la concrétisation des promesses faites aux effectifs de la Fonction publique sont exigées. Dans le secteur de l'éducation où des grèves et des conflits se profilent, la finalisation du dossier du statut est exigée par les syndicats du secteur. «Ce sont des solutions concrètes pour rattraper les dysfonctionnements», estiment les délégués des syndicats ayant appelé à cette grève. Le gouvernement, qui n'a pas assumé sa responsabilité dans la gestion de la crise que traverse le pays, doit également assumer sa responsabilité face à la colère des travailleurs. Les autres revendications des syndicats concernent l'abrogation de la loi sur la retraite, ainsi que l'association des syndicats dans l'élaboration du nouveau code du travail.