Un partenariat stratégique entre l'Algérie et l'Espagne est-il possible ? C'est ce que recherche Madrid, surtout pour s'assurer un approvisionnement régulier et irréversible en gaz. C'est l'objectif visé par la visite éclair à Alger du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. Malheureusement, depuis l'arrivée du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) au pouvoir, Madrid a une politique déséquilibrée au Maghreb qui entretient la déstabilisation et la tension dans la région. Prenant à contre-pied la politique de son prédécesseur, M. José Aznar, qui, lui, allait dans le sens de l'apaisement et du respect de la légalité internationale, M. Zapatero s'est mis à soutenir l'expansionnisme marocain au Sahara occidental, encourageant ainsi Rabat à persister dans une attitude négative et fermant ainsi toute perspective pour un Maghreb pacifique. Pourtant, c'est cette même Espagne qui a semé les germes de la discorde en accordant en 1975 l'administration du territoire sahraoui au Maroc et à la Mauritanie qui ont alors inventé des arguments pseudo-historiques pour justifier l'occupation d'un pays que ne leur a jamais appartenu. Les Mauritaniens ont fini par reconnaître leur erreur et se sont retirés en 1978. Mais les Marocains persistent et signent alors que le monde entier reconnaît le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui. De même qu'il soutient la guerre de libération menée par le Front Polisario. Au lieu de réparer cette injustice historique, le gouvernement espagnol contribue au contraire à la renforcer, devenant du coup un acteur de la déstabilisation du Maghreb et alors que la grande majorité du peuple espagnol appuie parfois de façon concrète le combat des Sahraouis. Pourtant, le PSOE, membre de l'Internationale socialiste (IS), vote régulièrement des résolutions exigeant le respect des décisions des Nations unies et du Conseil de sécurité en ce qui concerne ce problème. M. Zapatero se met en porte-à-faux par rapport à l'IS pour, sans aucun doute, des considérations mercantiles, comme des accords de pêche avec le Maroc. Des vues à court terme qui ne servent pas les intérêts de l'Espagne.