L'Espagne est approvisionnée à hauteur de 60% de sa consommation énergétique par l'Algérie. C'est la troisième visite qu'entreprend, à partir de demain à Alger, le président du gouvernement espagnol, José-Luis Rodriguez Zapatero, qui sera accompagné des ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Justice et de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Au cours de sa visite éclair d'un jour, il doit être reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, mardi, en début de matinée et devra signer un accord d'extradition algéro-espagnol. Cet accord d'extradition entre dans le cadre de la coopération judiciaire et de lutte commune contre la criminalité et le terrorisme, indique-t-on et le blanchiment d'argent fera partie de l'accord. Selon des sources espagnoles citées par les agences de presse, plus de 70 ressortissants algériens, arrêtés en Espagne, pour activités «terroristes» seraient susceptibles d'être extradés vers l'Algérie aux termes de cet accord. La coopération entre les deux pays trouve une signification particulière à travers la coopération énergétique, en électricité et surtout en gaz dont l'Espagne est approvisionnée à hauteur de 60% de sa consommation, et les transports, comme vient l'attester le récent retour de la compagnie aérienne Ibéria, à Alger, après une dizaine d'années d'absence. Le volet économique, rappelons-le, a été consacré par la relance du projet d'un deuxième gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne, source d'approvisionnement pour toute l'Europe en quête d'énergie propre. Par ailleurs, le marché algérien, très porteur, suscite un intérêt particulier auprès des PME espagnoles. Pour relever la densité de la coopération économique algéro - espagnole, signalons que la Confédération des PME, catalanes Pimec, avait appelé, récemment, à «l'ouverture d'un consulat d'Algérie à Barcelone pour propulser les relations économiques algéro-catalanes». Sur un autre registre on peut citer celui des transports ferroviaire et urbain, trains de banlieue et réseau routier. Le domaine de la chimie et celui du tourisme sont également les secteurs les plus attractifs pour les opérateurs espagnols. Quant au domaine énergétique, une dizaine de projets sont en cours de concrétisation, menés par de grandes compagnies espagnoles. A titre d'indication, l'on cite le projet intégré de Gassi Touil-Rhourde-Nouss, (sud de Hassi Messaoud) et dont le coût d'investissement dépasse les 3,5 milliards de dollars. Un autre terrain de partenariat est, également, investi par la compagnie espagnole Iberdrola et Sonatrach pour l'achat d'un milliard de m3 de gaz naturel/an. Cette quantité sera livrée à travers le gazoduc Medgaz (Algérie-Espagne). L'Espagne a réitéré le soutien aux réformes adoptées par le gouvernement algérien et le processus de privatisation qui, selon les experts ibériques, exerçait déjà un certain attrait auprès des opérateurs espagnols. Ainsi, entre autres, l'entreprise espagnole Fertiberia est intéressée par l'achat des entreprises de production d'engrais alors que la firme PMS lorgne sérieusement, vers le secteur des détergents qui semble être un domaine plutôt insuffisamment pourvu. L'émigration clandestine, maghrébine et surtout subsaharienne, sera, également, au menu des entretiens de Zapatero, à Alger, où le point sur la coopération énergétique sera fait.