Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le Britannique, qui dirige la fondation European Institute of Peace, basée à Bruxelles, «apporte une vaste expérience dans la résolution de conflits, la négociation, la médiation et les affaires humanitaires». Le Conseil de sécurité a entériné jeudi la nomination du Britannique Martin Griffiths comme émissaire spécial des Nations unies pour le Yémen, troisième médiateur chargé de ce conflit en sept ans. L'actuel émissaire spécial, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait indiqué qu'il ne souhaitait pas conserver son poste après l'expiration de son contrat à la fin du mois. Rejeté par les rebelles houthis, il n'est parvenu à aucun résultat concluant dans les efforts onusiens pour mettre fin au conflit opposant ces derniers aux autorités légitimes réfugiées dans le sud du pays et appuyées par une coalition sous la conduite de l'Arabie Saoudite. Son prédécesseur, Jamal Benomar, avait démissionné en avril 2015 après l'échec de quatre ans d'efforts pour établir une transition politique. Martin Griffiths, qui dirige la fondation European Institute of Peace, basée à Bruxelles, «apporte une vaste expérience dans la résolution de conflits, la négociation, la médiation et les affaires humanitaires», avait fait valoir le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en proposant au Conseil de sécurité sa candidature. Il va devoir gérer ce que l'ONU a qualifié de «pire crise humanitaire au monde». D'après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), 22,2 millions de Yéménites (76% de la population) ont besoin d'aide et 8,4 millions de personnes sont confrontées à la faim. Plus de 2200 personnes sont également mortes en raison d'une épidémie de choléra qui frappe le pays depuis avril 2017, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur le terrain, les bombardements de la coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite font toujours autant de ravage au sein des populations civiles. Cette coalition a tué six civils, notamment des femmes et des enfants, en procédant à des frappes aériennes mercredi contre des Houthis, ont indiqué des responsables locaux de la sécurité et des membres du personnel soignant. Dans la province centrale de Marib, ces responsables ont dit que les frappes de la coalition avaient atteint une maison, vers midi, à Hajlan, tuant deux femmes et deux enfants. A Hodeidah, la ville portuaire de la mer Rouge, les frappes aériennes ont ciblé une station-service dans le district de Jarrahi, tuant au moins deux femmes et blessant des dizaines de résidents. L'attaque est la dernière d'une série de frappes aériennes effectuées par les forces de la coalition conduite par l'Arabie Saoudite et soutenues par les Etats-Unis depuis le début du conflit au Yémen, il y a trois ans. Le 22 janvier, une frappe aérienne de la coalition avait tué les sept membres d'une famille dans la province de Saada, au nord du Yémen, selon les responsables provinciaux de la sécurité. Le conflit au Yémen, qui a fait plus de 10 000 morts, principalement des civils, a contraint à se déplacer 3 millions de personnes et a déclenché l'une des pires crises humanitaires du monde. La guerre que mène l'Arabie Saoudite au Yémen a été jugée «absurde et futile» par des responsables de l'ONU, dont le coordinateur de l'aide humanitaire pour le pays, Jamie McGoldrick.