L'artillerie et l'aviation israéliennes ont bombardé, dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs positions des brigades Ezzedine Al Qassam, la branche armée du Hamas, et des Sarayas Al Qods, la branche armée du Djihad islamique, dans nombre de régions de la bande de Ghaza. Au moins deux Palestiniens ont été tués et deux autres ont été blessés. Un citoyen est par ailleurs porté disparu. Ces bombardements ont fait suite à l'annonce par l'armée israélienne de l'explosion d'une bombe près d'une patrouille israélienne ayant fait 4 blessés. L'explosion de la bombe a eu lieu lorsqu'une patrouille israélienne est entrée en territoire palestinien à l'est de Khan Younes, au sud de la bande de Ghaza. Les blessés israéliens ont été évacués par hélicoptère. L'artillerie israélienne a tout de suite répliqué en ciblant par des tirs d'artillerie un poste d'observation de la résistance, situé non loin du lieu de l'explosion. Après des menaces de responsables militaires israéliens et de Benyamin Netanyahou depuis Munich, en Allemagne, où il assiste à une conférence sur la sécurité, les bombardements se sont faits plus intenses et plus violents. Netanyahou a qualifié l'incident de grave, indiquant qu'Israël «répondra de façon appropriée». Les Brigades Ezzedine Al Qassam ont déclaré avoir utilisé des moyens de défense antiaériens contre les chasseurs israéliens. Le gouvernement palestinien de Rami Al Hamdallah a de son côté «mis en garde contre les conséquences de cette escalade et de la poursuite de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza». «La réaction israélienne qui s'assimile à une punition collective exprime un état de faillite d'Israël qui a également échoué à briser la volonté du peuple palestinien», a ajouté son porte-parole, Youssef Al Mahmoud. Ce qui s'est passé samedi dans la zone frontalière entre la bande de Ghaza et Israël est l'incident le plus grave depuis la guerre de l'été 2014, qui fut particulièrement meurtrière et destructrice avec plus de 2200 morts parmi les Ghazaouis, dont une grande majorité de civils parmi lesquels un grand nombre de femmes et d'enfants. Les traces de la guerre de 2014 sont toujours visibles avec les maisons démolies qui n'ont pas pu être reconstruite jusqu'à maintenant. Une grande tension règne actuellement dans la bande de Ghaza suite à cette escalade israélienne qui survient, alors qu'une quatrième guerre contre l'enclave palestinienne est constamment évoquée par des responsables politiques et militaires ainsi que par les médias israéliens. Une quatrième guerre qui vise à faire plus de pression sur le peuple palestinien pour accepter les «miettes» que lui propose le plan de paix américain concocté avec le gouvernement israélien. Ce pseudo plan est connu sous le qualificatif de «transaction du siècle», renommé par le président palestinien, Mahmoud Abbas, «claque du siècle». Il laisse la ville sainte d'Al Qods à Israël, barre d'un trait la question du retour des réfugiés palestiniens et ne leur laisse qu'un bout de la Cisjordanie occupée morcelé en bantoustans isolés avec la bande de Ghaza, que certains disent qu'elle sera élargie aux dépens du Sinaï égyptien. Ce plan de paix inique est taillé sur mesure pour le gouvernement israélien de droite présidé par Benyamin Netanyahou, qui fait, actuellement, face à de sérieuses accusations de corruption qui menacent son avenir politique. Ce plan de paix, qui semble déjà lancé sur le terrain avec la reconnaissance, le 6 décembre, par Washington de la ville d'Al Qods comme capitale d'Israël en violation du droit international, a été rejeté par la direction palestinienne qui refuse dorénavant d'accepter les Etats-Unis comme médiateur dans le processus de paix. Au cours d'un discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU, prévu demain, 20 février, le président Mahmoud Abbas devrait réitérer les positions palestiniennes vis-à-vis de la politique des Etats-Unis et son parti pris en faveur de l'occupation israélienne et demander un règlement du conflit basé sur les résolution pertinentes de l'ONU.