Les services de l'APC ont placardé une note informative : «La décision de wilaya n° 704 datée du 19 février 2018, relative à la fermeture de l'association non agréée Afepec, sise au quartier de Miramar, à Oran, jusqu'à la régularisation de sa situation réglementaire.» Les locaux de deux asso-ciations ont été mis sous scellés, avant-hier, à Oran. Ces deux associations sont les plus représentatives du féminisme à Oran : Fard (Femmes algériennes revendiquant leurs droits) et l'Afepec (Association féministe pour l'épanouissement de la personne et l'exercice de la citoyenneté). La mise sous scellés a eu lieu dans l'après-midi de mardi, quand les élé-ments de la Sûreté de la wilaya ont mis sous scellés ces deux locaux, situés au 13, rue Boussi Djilali (ex-rue Monge), dans le quartier Miramar. Ce n'est que le lendemain matin, aux alentours de 8h, que la militante de l'association Fard, Fatma Boufenik, a eu vent de l'affaire. Les services de l'APC ont placardé une note informative : «La décision de wilaya n°704 datée du 19 février 2018, relative à la fermeture de l'association non agréée Afepec sise au quartier de Miramar, à Oran, jusqu'à la régularisation de sa situation réglementaire. En conséquence : fermeture et mise sous scellés du local.» Plus loin, cette notification explique que le secrétaire général de la wilaya, le DRAG d'Oran, le directeur de l'administration locale, le délégué à la sûreté de wilaya, le chef de daïra, le P/APC, le chef de la gendarmerie et le chef de la sûreté de wilaya ont été instruits, chacun dans son domaine, pour exécuter cette décision. La même notification a été affichée sur le fronton de l'association Fard. Fatma Boufenik a manifesté, hier, son étonnement : «Cette notification a été présentée aujourd'hui à la présidente de l'association FARD, lui demandant de la signer, alors qu'on considère que l'association est dans une situation illégale de leur point de vue. Comment peut-on demander à une personne de signer légalement, alors que son association n'est pas reconnue comme telle ? Par ailleurs, la notification avait pour but de nous informer qu'ils allaient procéder à la mise sous scellés, alors qu'ils l'ont déjà fait la veille.» S'étant rendues hier dans la matinée au commissariat du 8e arrondissement, la présidente de l'association Fard ainsi que la militante Fatma Boufenik affirment que le policier qui les a reçues leur a proposé d'enlever les scellés, le temps de retirer leurs affaires, et de les remettre ensuite, ce qu'elles ont refusé. Pour Fatma Boufenik, cette mise sous scellés «est une décision politique». Elle déclare : «Ça fait 4 ans qu'on a le récépissé. La loi 12-06 des associations existe ! Il faut savoir qu'on a fait la mise en conformité en 2014, depuis cette année on n'a pas reçu de refus. Or, un des articles de la loi sur les associations stipule que lorsqu'une as-sociation locale dépose un dossier, et si au bout de 40 jours elle n'obtient pas de refus, elle est légalement constituée. Nous considérons que nous sommes dans la légalité. Pourquoi ça se passe aujourd'hui ? Cela veut dire qu'il y a anguille sous roche. J'affirme que c'est un problème politique : on est à la veille du 8 mars, ces deux associations travaillent pour les droits des femmes et leurs bureaux ont été scellés. Sachez que toutes les associations ont reçu leur agrément, sauf les associations qui s'occupent des droits des femmes, celles qui activent pour promouvoir la citoyenneté et les ligues des droits de l'homme. Cela veut dire aussi que c'est une option politique pour bloquer ceux qui, à leurs yeux, sont des acteurs actifs et qui se sont impliqués dans les politiques publiques de ce pays. Ils veulent faire les choses à eux seuls, les autres n'ont qu'à regarder et applaudir !» Enfin, on apprend qu'un travail de coordination va être mené par ces deux associations féministes, à la suite de quoi elles publieront un communiqué commun.