La militante féministe Fatma Boufenik a été la cible, ces dernières semaines, d'une campagne féroce de diabolisation, menée à la fois par les chaînes de télévision privées Ennahar TV et Numidia News, ainsi que par une page facebook qui, sous le couvert de l'anonymat, s'est complu à salir l'image de cette militante d'Oran avec des accusations calomnieuses. FARD, l'association à laquelle appartient Fatma Boufenik, n'a pas manqué de réagir. «Nous, membres de l'association Femmes algériennes revendiquant leurs droits, avons suivi, sur certaines chaînes de télévision, une opération de lynchage et de diffamation à l'encontre de Mme Boufenik et, à travers elle, notre association», est-il déclaré dans le communiqué, qui dénonce une campagne médiatique calomnieuse, diffamatoire et qui porte atteinte à la dignité de la personne et préjudice aux membres de FARD. «L'association FARD est connue par ceux et celles qui bénéficient au quotidien de ses services, de son accompagnement et de son soutien indéfectible, aussi bien au niveau local que national, voire international. Depuis sa création en mars 1995, FARD n'a cessé de mener des actions de proximité pour soutenir les femmes exposées à la précarité et se solidariser avec celles victimes de violences et de hogra.» Aussi, les membres de l'association FARD se disent plus que jamais déterminés à poursuivre leur combat pour que la cause des femmes soit au cœur du projet de société «que nous voulons moderne et démocratique». Pour sa part, Mme Boufenik a également réagi à cette campagne de diabolisation : «Une campagne de diffamation appelant au lynchage a été menée contre ma personne, me présentant comme antinationale (manipulée par la main de l'étranger)…» Et de déclarer tout à trac : «Ces attaques proviennent de personnes anonymes n'ayant pas le courage d'assumer leur acte. L'objectif de ces pratiques est l'intimidation et la neutralisation des citoyen(ne)s qui ont choisi de résister et de lutter pacifiquement contre les dérives despotiques d'un système aux abois.» Et de préciser aussi que cette campagne a également visé d'autres militants, connus pour leur dynamisme dans la société civile et, de manière particulière, le mouvement Barakat qui a émergé ces derniers semaines. «Même si je ne suis pas membre de ce mouvement, dit-elle, je porte les mêmes valeurs pour une Algérie libre et démocratique.» Pour Fatma Boufenik, la volonté de ces «mercenaires» ne diffère en rien de la pratique des «listes» que les islamistes diffusaient durant la décennie noire pour les désigner comme cible aux terroristes.«Que ces mercenaires sachent qu'hier j'ai résisté aux menaces terroristes en ne changeant rien à mes activités politiques, associatives et professionnelles ; aujourd'hui, je réitère mon engagement à continuer mon combat pour une Algérie libre, démocratique où les femmes et les hommes, dans le cadre de l'égalité, exercent leurs libertés individuelles et collectives.» Fatma Boufenik déclare qu'elle est prête, conformément aux lois de la République et aux conventions interactionnelles ratifiées par l'Algérie, «à poursuivre en justice, devant les instances nationales et, si nécessaire, internationales, pour rétablir ma dignité et mon intégrité physique et morale et de contribuer à mettre un terme à ces pratiques terroristes.» Mme Boufenik termine son communiqué en exprimant sa totale solidarité «avec toutes les autres personnes ciblées par cette nouvelle catégorie de baltaguia».