En dehors du boycott, des actions seront organisées dans les prochains jours pour rappeler encore une fois le désaccord à l'obligation du service civil et aux mauvaises conditions dans lesquelles les médecins spécialistes se retrouvent pour accomplir leurs missions. Les résidents en sciences médicales comptent boycotter la deuxième session de l'examen de Diplôme d'études médicales spéciales (DEMS), fixée du 18 mars au 12 avril. Les candidats à cet examen de l'hôpital Salim Zemirli toutes spécialités confondues, anesthésie-réanimation, orthopédie et traumatologie, neurochirurgie, chirurgie générale et médecine interne ont affiché la couleur. Dans un communiqué rendu public, les candidats affirment : «Notre colère et notre indignation sont le résultat de toutes ces années de résidanat où nous avons subi, dans notre chair et notre esprit, les manquements d'un système de formation et les défaillances d'une organisation hospitalière, tous deux s'étant servis de nous comme cache-misère jetable et comme bouc émissaire en nous livrant, toute honte bue, à la colère, à l'accusation et à l'insulte du tout-venant», tout en assurant être conscients de leur positionnement par rapport au boycott et ses répercussions dans la répartition de nouveaux spécialistes dans les différentes régions sous tension. «Nous déclarons ainsi avec gravité que notre dignité, notre conscience et notre sens de l'histoire nous commandent de ne pas trahir ce moment historique national et d'aller encore une fois résolument vers un nouveau boycott de notre examen, si aucune solution appréciable ne vient mettre fin à une situation qui n'a que trop duré.» Par ailleurs, des assemblées générales sont tenues dans les différentes régions du pays pour s'aligner sur le même mot d'ordre, à savoir le boycott du DEMS qui a déjà été boudé en janvier dernier. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement de grève tant que nos principales revendications ne sont pas satisfaites. En plus du boycott, des actions seront organisées dans les prochains jours pour rappeler encore une fois notre désaccord à l'obligation du service civil et aux mauvaises conditions dans lesquelles les médecins spécialistes se retrouvent pour accomplir leur mission. Nous organisons en ce moment des assemblées générales pour justement décider de la forme à donner à nos actions de protestation, qui peuvent être des marches, des sit-in ou une caravane qui sillonnera les différentes villes du pays. La décision reviendra à l'assemblée générale», nous confie le Dr Taileb, porte-parole du Camra. Du côté des deux tutelles, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, c'est le silence radio. «Pour le moment, il n'y a rien de nouveau», nous dit-on. Un silence qui laisse entendre que les deux tutelles semblent espérer des instructions d'en haut, voire du président de la République, sollicité par le Camra, pour un dénouement définitif de la situation.