Les résidents en sciences médicales maintiennent leur grève et le boycott des examens de DEMS. La réunion qui a regroupé, samedi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Mokhtar Hasbellaoui, et des délégués du Collectif autonome des médecins résidents (Camra) n'a pas abouti à la reprise du travail dans les hôpitaux. «Nous avons certes ressenti une volonté de la part du ministre de prendre en charge nos revendications. Mais nous constatons qu'il n'a pas carte blanche du gouvernement pour agir, particulièrement sur le service civil. Nous avons décidé de maintenir la pression jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications», indique dans une déclaration à El Watan le porte-parole du Camra, le docteur Mohamed Taileb. La revendication sur laquelle a achoppé la troisième réunion avec les délégués des grévistes reste le service civil dont les protestataires exigent l'abrogation «dans sa forme actuelle». Le Pr Hasbellaoui, qui affirme que l'annulation de l'obligation ne relève pas de ses prérogatives, réitère la volonté de son département d'améliorer les conditions de travail et la qualité de l'aspect technique ainsi que la dotation en équipements médicaux avec une implication des directeurs de santé publique (DSP). A la place de l'annulation du caractère obligatoire de ce service, le ministre a proposé des «mesures incitatives», précise un communiqué du Camra à l'issue de la réunion. «Des mesures incitatives ont été détaillées. Les points qui relèvent du ministère ont été accordés verbalement (droit de maîtrise pendant le service civil, plateau technique, logement, prise en charge de la formation, regroupement familial…). Les autres points qui relèvent d'autres tutelles vont être étudiés dans une séance de travail multisectorielle, dont on a exigé la réalisation dans les plus brefs délais», détaille le communiqué. Le Camra a soumis des propositions concernant l'affectation des spécialistes dans les établissements du Sud et des Hauts Plateaux : signature préalable d'un contrat accompagné d'un cahier des charges pour chaque spécialité. «Le contrat doit être signé avec les directeurs de la santé et des établissements d'accueil. Les clauses du contrat préciseront les modalités avec le début et une résiliation éventuelle. Le médecin doit aussi disposer des moyens adéquats (un logement décent et un plateau technique) pour pouvoir mener convenablement sa mission. Il s'agit par ailleurs de clarifier les modalités de recrutement dans les établissements, où la bonne gestion d'un hôpital dépend du directeur», précise M. Taïleb. S'agissant de la dispense du service militaire, le ministre de la Santé a annoncé aux délégués avoir organisé une rencontre avec le ministère de la Défense, et que les résultats seront connus «bientôt», précise le communiqué du Camra. Une commission intersectorielle composée de représentants des ministères (Santé, Enseignement, Défense nationale, Finances) et des résidents devra être installée pour la prise en charge des problèmes qui pourraient surgir (primes de zone, locations, etc.) Un compte rendu de la réunion ministère-Camra devra être rendu public par le ministère de la Santé, dont le premier responsable a convié les délégués à une «réunion de travail» dans 10 jours. En attendant, la grève se poursuit dans les CHU, et hier, des étudiants ont boycotté les examens de DEMS de cinq spécialités. «Nous maintenons notre décision de boycotter tous les examens qui se dérouleront jusqu'au 30 janvier», affirme le délégué des résidents, le Dr Taileb.