M. Chouchane, directeur de la maternité Meriem Bouattoura, a été évincé par décision ministérielle et remplacé par Lazhar Mordjane, ex-directeur du CHU Touhami Benflis, a-t-on appris auprès du conseil scientifique de l'établissement. Une décision contestée par le personnel de la maternité qui a observé dimanche une matinée de protestation. Cette décision est survenue, pour rappel, suite à un long conflit entre le Pr Mohamed Bouarroudj, chef de service de gynécologie, et le désormais ex - directeur, M. Chouchane. Selon les explications fournies par le Pr Rachid Bouhdjila, chef de service de pédiatrie et président du conseil scientifique, cette décision est loin de résoudre les problèmes objectifs qui se posent au niveau de l'établissement, car, a-t-il précisé, il aurait fallu que le directeur de la Santé réponde d'abord au rapport relatif au manque de personnel généré par l'absence de la moitié des médecins chinois en raison de leur congé annuel. «Nous avons mentionné nos soucis avant leur départ en congé et avons suggéré que les gynécologues en poste dans les différents EPH viennent assurer les gardes au niveau de la maternité. Nous avons connu une augmentation de la mortalité et des souffrances néonatales dues essentiellement au vide laissé par les médecins chinois. Restés sans réponse à nos requêtes, nous avons fait appel aux gynécologues privés», a regretté le Pr Rachid Bouhdjila. L'éviction du directeur est survenue pour soi-disant résoudre le problème des résidents qui se sont retrouvés sans prise en charge pédagogique. Une situation qui a découlé de la position du chef de service de gynéco soumettant la condition de son retour au départ du directeur, faute de quoi il partirait en retraite. En attendant, il est en congé de maladie et cela dure depuis le mois de mai 2017. Face à cette situation, le Conseil national pédagogique (CPN) a déclaré la maternité Meriem Bouattoura terrain non valide pour la formation et a décidé d'affecter les résidents vers des établissements dans d'autres wilayas, dont le CHU de Constantine, celui de Béjaïa ou encore celui d'El Bouni à Annaba. La question était donc tranchée en attendant le prochain concours pour chefs de service et bénéficier d'un rang magistral à même de prendre en charge la formation. Notons enfin que le personnel avait rendu publique une lettre, dont nous détenons une copie, transmise au ministre de la Santé et dans laquelle on apporte un cinglant démenti aux propos tenus récemment par la députée FLN, Dr Nora Righi, qui faisaient état d'une mauvaise gestion de l'établissement, du refoulement de femmes enceintes et de prise en charge médiocre des patientes.